La menace terroriste « n’a jamais été aussi importante » en France (Procureur de Paris)

La menace terroriste "n’a jamais été aussi importante" en France où les services de sécurité recherchent activement plus de 300 jihadistes passés par la Syrie, a affirmé le procureur de Paris, François Molins, dans une interview au journal "Le Figaro" daté de mardi.

"Il n’y a aucune raison d’être optimiste. La menace n’a jamais été aussi forte, notamment en raison de l’implication de la France dans la lutte contre Daech", souligne M. Molins, précisant qu’actuellement, 118 enquêtes liées au terrorisme en Syrie et en Irak sont ouvertes à Paris, dont 68 informations judiciaires et 50 enquêtes préliminaires.

"Depuis fin 2013, le nombre des dossiers a explosé de 180 pc" note le procureur, ajoutant que plus de 480 individus apparaissent désormais en procédure après que les services de renseignements sont allés au bout de leurs investigations, sachant que 1.636 personnes sont impliquées dans les filières irako-syriennes.

Par ailleurs, le magistrat a mis l’accent sur le risque d’aggravation du phénomène de terrorisme "low-cost et spontané", commis par des radicaux agissant dans la discrétion et qui sont plus difficiles à détecter.

"Il y a vingt ou trente ans, nous travaillions sur des cellules structurées et identifiées. Maintenant nous sommes face à des individus venus de nulle part ( ) et qui n’émettent que des signaux très faibles, quasiment indécelables par les services de renseignement", a expliqué le procureur, ajoutant que la grande difficulté réside dans la propagation de ces réseaux dormants en France.

Il a également évoqué les défis que représentent les circuits autonomes de financement du terrorisme, notamment le micro-financement à travers des prêts à la consommation auxquels les candidats au jihad souscrivent et qui leurs permettent de toucher 25.000 ou 30.000 euros pour acheter le matériel dont ils ont besoin.

Concernant la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, M. Molins a estimé que l’entraide pénale internationale "peut être soit la clé de la réussite soit l’explication de l’échec".

"Cela tient à la qualité des contacts personnels qui permettent de régler des dossiers en quelques heures, comme cela a été le cas pour les frères Kouachi et Coulibaly (auteurs des attentats de Paris en janvier dernier) avec la Belgique, les Etats-Unis et l’Espagne", a-t-il dit.

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