La lutte anti-corruption doit s’appuyer sur l’ensemble des forces sociales (Benkirance)

La lutte contre la corruption doit s’appuyer sur une vision prospective, parce que la focalisation sur d’anciens dossiers "nous détournera de la construction de l’avenir et créera des fissures au sein de la société, au lieu de fédérer l’ensemble de ses forces autour d’un avenir meilleur pour tous", a souligné le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

Dans un entretien publié mardi par le quotidien "Al Massae", M. Benkirane a relevé la mise au point d’une méthodologie pour la lutte contre le fléau, affirmant que l’objectif de la publication de la liste des bénéficiaires des agréments de transport "n’est pas de semer la terreur, puisque ce qui importe, c’est l’instauration de l’équité", loin des intentions de "représailles ou de règlement de comptes".

La finalité est de "stopper la corruption financière" et de "diriger les fonds (publics) vers les nécessiteux et les pauvres", a-t-il dit, précisant qu’il sera procédé à la saisine de la Justice "en cas de besoin", "au moment opportun" et "en toute transparence".

Tout en prô nant davantage de transparence en matière de gestion des affaires publiques, partant du principe de la liaison entre la responsabilité et la reddition des comptes, le chef du gouvernement a tenu à préciser que le précédent cabinet avait élaboré des programmes visant à faire face à "l’économie de rente" avec laquelle "il faut couper pour que la concurrence loyale devienne la règle dans ces secteurs".

"Nous allons trouver des alternatives pour les personnes qui méritent de bénéficier des agréments", a-t-il assuré, considérant que "la concurrence et la rentabilité sont les seules règles devant prévaloir dans les secteurs productifs".

Sur un autre registre, M. Benkirane a souligné que le Maroc a connu, en un court laps de temps, une dynamique politique et sociale positive, sur fond de réformes lancées dans plusieurs domaines, ce qui ne manquera pas d’avoir des retombées positives sur la société "qui réagit à toutes ces démarches constructives", abstraction faite de "quelques cas de tension isolés survenus dans certaines zones".

"Tout observateur équitable serait en mesure de réaliser l’ampleur de la nouvelle dynamique sociale et politique qui s’est installée dans notre pays, et dont témoigne le déblocage de plusieurs dossiers durant la brève période ayant suivi l’investiture de l’exécutif par le Parlement", a-t-il fait observer, estimant que "cette dynamique va dans la bonne direction et vers le meilleur" et qu’il faut "du temps pour que les actions accomplies commencent à donner leurs fruits".

Sur la la situation des dipômés chômeurs, le chef du gouvernement a fait savoir que son cabinet "se penchera sur des programmes parallèles visant à promouvoir la formation en matière d’auto-emploi, à faciliter l’accès des jeunes aux crédits et à encourager le travail dans le secteur privé".

L’embauche des diplômés dans la fonction publique doit se faire sur la base de critères "rationnels", à savoir la compétence, les besoins de l’administration et les moyens financiers disponibles. "Nous recruterons par le biais de concours dans un nombre de secteurs, mais cela ne signifie pas que nous allons abandonner les autres à leur sort", a-t-il assuré.

Abordant le rôle de l’opposition sous l’ère de la nouvelle Constitution, M. Benkirane a indiqué que celle-ci est appelée à jouer un "rô le primordial et positif, eu égard à la place prépondérante qui lui a été conférée par la Loi fondamentale", affirmant que il ne ménagera aucun effort "pour l’aider à accomplir son devoir".

Par ailleurs, le chef du gouvernement a expliqué le retard de la loi des finances 2012 par "la situation anormale dont on a hérité, étant donné que cette loi n’a pas été présentée dans les délais fixés, à savoir novembre ou décembre au plus tard". La loi de finances qui verra prochainement le jour sera "à la hauteur malgré la conjoncture économique difficile que traverse notre pays", a-t-il promis.

M. Benkirane a, en outre, estimé que la promotion des investissements passe nécessairement par le renforcement de la confiance des investisseurs dans la stabilité politique du pays, mais aussi par l’équité fiscale, la simplification des procédures et le règlement rapide et juste des contentieux.

Au sujet des "revendications sociales" exprimées par le Mouvement du 20 février, le chef du gouvernement a souligné que "les revendications des membres du mouvement appelant à davantage de démocratie sont les bienvenues", se disant "toujours prêt à discuter avec eux de leur dossier revendicatif".

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