La libre circulation dans l’espace Schengen remise en question après l’attaque du Thalys

L’attaque perpétrée, vendredi soir, dans un train Thalys reliant Amsterdam et Paris par un individu armé a ranimé le débat sur les contrôles aux frontières entre pays membres de l’espace Schengen.

Sur fond d’images en boucle des péripéties de l’attaque et du film des événements, experts, politiques et journalistes se sont succédés pendant le week-end sur les plateaux de télévision et les ondes des radios pour évoquer la possibilité de revoir les accords de Schengen qui ont aboli il y’a trente ans les contrôles aux frontières de l’Union européenne et établi un point de passage unique vers l’Europe.

Le Premier ministre belge, Charles Michel a été le premier à préconiser cette idée en appelant à adapter l’accord de Schengen et définir de nouvelles règles lors du contrôle des identités et des bagages.

Il a affirmé qu’il consultera dans les tout prochains jours ses homologues des pays voisins au sujet d’une adaptation de l’accord Schengen dans le sens d’un contrôle plus rigoureux et une surveillance accrue des individus.

"On va devoir de plus en plus trouver un nouvel équilibre entre la liberté de circuler, les droits à la vie privée, mais en même temps il sera nécessaire d’accepter quelques contraintes comme les contrôles d’identité et de bagages", a-t-il déclaré aux médias.

Et le premier ministre belge d’argumenter que "l’accord de Schengen est important pour notre économie et nos ressortissants, mais nous sommes maintenant confrontés à de nouvelles menaces en Europe".

La France, par la voix de son secrétaire d’Etat chargé des Transports Alain Vidalies a, elle aussi, appelé de ses vœux une amélioration de la construction de Schengen.

"Cette mesure pourrait apparaitre comme une solution de facilité, mais la construction de Schengen peut être améliorée", a-t-il affirmé aux médias français quelques heures après l’attaque du Thalys.

Cependant revoir les accords de Schengen n’est pas une solution partagée par tous. Certains y voient une remise en cause de l’un des principes fondateurs de l’Union, à savoir la libre circulation des biens et des personnes et optent plutôt pour un renforcement des contrôles déjà existants.

L’éditorial du journal belge le Soir de ce lundi estime que ce retour -qui ne dit pas son nom- aux contraintes des frontières du passé, "serait une régression, tant pour l’idée européenne, que pour les libertés acquises". Et d’ajouter que "les terroristes ne pourraient que se réjouir d’avoir ainsi dynamité l’un des piliers essentiels de la démocratie qu’ils veulent abattre. La liberté est le meilleur rempart contre l’insécurité".

Les accords de Schengen ont été signés en juin 1985 dans une ville luxembourgeoise du même nom. A l’origine, seuls cinq pays s’entendent sur le document et le signent : l’Allemagne, la France, la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg.

Aujourd’hui cet espace étendu sur 4 millions de KM englobe 26 pays comptant 417 millions d’âmes.

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