« La face cachée du conflit du Sahara », nouveau livre d’Abdelhamid El Oual qui pointe du doigt l’Algérie

Après le grand succès qu’a connu son livre « Autonomie au Sahara: Prélude au Maghreb des régions », paru en 2008 à Londres aux éditions Stacey, le professeur Abdelhamid El Ouali revient à la charge avec un nouvel ouvrage pour analyser, cette fois-ci, une autre dimension du conflit du Sahara, celle touchant la question des réfugiés de Tindouf.

En effet, son nouveau livre, "La face cachée du conflit du Sahara: Le reniement de la protection internationale des réfugiés face aux desseins géostratégiques de l’Algérie", paru en 2014 aux Editions Maghrébines, vient combler un grand vide car il n’y a jamais eu d’études juridiques du statut des "réfugiés" de Tindouf et de leurs droits en tant que tels, comme cela est d’usage lorsque l’on se trouve face à des situations de réfugiés qui durent trop longtemps ou qui revêtent une certaine importance de par le nombre de ces réfugiés.

Des études ont certes été consacrées aux camps de Tindouf, mais celles-ci, commanditées le plus souvent par l’Algérie, et d’ordre pseudo-sociologique, littéraire ou anecdotique, ont été conçues pour créer le mythe d’un "peuple sahraoui en exil" et induire en erreur l’opinion publique mondiale sur la situation réelle que vivent les réfugiés sahraouis en termes de droits humains.

Cet ouvrage est ainsi le premier du genre qui aborde, sous un angle strictement juridique, la question des réfugiés de Tindouf dont l’Algérie a fait son cheval de bataille contre le Maroc.

Juriste chevronné, M. El Ouali est l’auteur de nombreuses publications internationales, bien connues et appréciées pour leur rigueur scientifique et morale. Il a aussi exercé d’importantes responsabilités au sein du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Il a de ce fait une grande maîtrise de la question des réfugiés, question à laquelle il a consacré un important livre sur les réfugiés (2000).

L’ouvrage de M. El Ouali vient à un moment où le Maroc subit des attaques répétées et de plus en plus virulentes, instiguées par l’Algérie dans le but de ternir son image en matière de droits de l’Homme, en dépit des progrès tangibles réalisés dans ce domaine durant la dernière décennie. Cet ouvrage fera certainement date car il touche au talon d’Achille de l’Algérie dans sa politique du Sahara. Il vise, en effet, à lever le voile sur la politique d’instrumentalisation des réfugiés de Tindouf qui a permis à l’Algérie de créer le mythe d’un "peuple sahraoui en exil" en quête de son droit à l’autodétermination.

Mais l’Algérie a réussi à faire de cette instrumentalisation une question taboue, bien qu’elle soit fondée sur une violation sans précédent des principes de base du droit des réfugiés. L’occultation de cette instrumentation ainsi que de la situation de non-droit qui prévaut dans les camps de Tindouf a été telle, note M. El Ouali, que le Secrétaire général des Nations Unies a été amené à reconnaître, dans son dernier rapport sur la question du Sahara, que l’"on sait peu de choses sur la situation des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés proches de Tindouf".

L’Algérie a réussi à faire de la situation des réfugiés une question taboue et cela depuis le début de leur transfert forcé à Tindouf en 1976. Le travail d’occultation en la matière a été tel qu’il en est résulté une sorte de complicité du silence chez un grand nombre de juristes internationalistes et d’organisations humanitaires, gouvernementales ou non gouvernementales, qui d’ordinaire sont prompts à condamner la violation des droits de l’homme.

Ce silence, gêné ou complice, a une explication qui a été jusqu’à présent occultée: les Sahraouis, qui se trouvent à Tindouf, ne rentrent pas dans la catégorie de "réfugiés". Ce sont des personnes qui ont été déportées par des éléments de l’armée algérienne et de la milice du Polisario vers un pays étranger pour y être confinées dans des camps militaires et être instrumentalisés à des fins politiques dans l’affaire du Sahara.

Le livre a donc pour objet de combler le vide qui prévaut dans l’analyse juridique de la situation des "réfugiés" de Tindouf. Il cherche à le faire en partant des principes généraux du droit international ainsi que des principes et règles du droit international des réfugiés.

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