La colère sociale s’étend en Algérie (presse)

La colère sociale s’étend en Algérie, écrit mardi le quotidien français Libération, relevant que les pouvoirs publics peinent de plus en plus à redistribuer la rente pétrolière, qui s’amenuise en raison des cours très bas des hydrocarbures.

Dans un article intitulé "Algérie : au pays de l’heure noire", le journal souligne que face à cette situation, des mouvements de débrayage sont prévus dans plusieurs secteurs dont ceux de la santé, de l’administration mais aussi de l’enseignement.

Le publication rappelle que depuis la chute des cours du pétrole, les réserves financières de l’Algérie ont fondu, alors que les exportations d’hydrocarbures, la base de l’économie du pays, représentent 60 pc du budget de l’Etat et 93 pc du volume global des exportations.

Sauf qu’au premier semestre, les exportations d’hydrocarbures ont rapporté 6 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) de moins qu’à la même époque l’année précédente, fait remarquer l’auteur de l’article, expliquant que le pays a perdu l’équivalent de deux fois le budget du ministère de la Santé.

En 2015, les revenus pétroliers avaient déjà chuté de plus de 40 pc, rappelle le quotidien, ajoutant qu’alors que le Fonds de régulation des recettes, ce matelas d’épargne du pays constitué grâce à la fiscalité pétrolière, contenait 4.500 milliards de dinars algériens (37,4 milliards d’euros) en 2014, il n’y aura plus, selon les estimations officielles, que 740 milliards de dinars de réserves à la fin de cette année.

"En raison de la dépendance du pays aux hydrocarbures, le dinar algérien a perdu 20 pc de sa valeur face au dollar entre 2014 et 2015. Avec pour conséquence une valse des étiquettes", note la publication, relevant que l’inflation a atteint 8,1 pc pour les produits de consommation.

Le journal estime que cette hausse de l’inflation est l’une des explications des différentes grèves de ces derniers jours, faisant observer que "voilà deux ans que les revenus des hydrocarbures diminuent. Sans pour autant que le gouvernement ait pris de fortes décisions". "Mais à mesure que la crise s’installe, les taxes ne cessent de croître. Au début de l’année, celles sur les carburants, la téléphonie mobile et l’électricité ont toutes été augmentées", rapporte la publication, faisant savoir que le projet de loi de finances 2017 prévoit un nouveau tour de vis, avec notamment une hausse de la TVA de 17 pc à 19 pc au 1er janvier.

"En réglant les difficultés sociales grâce à l’argent de la rente, l’Etat n’a pas diversifié son économie", conclut le journal.

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