La Turquie se félicite de la possibilité de voyager en Europe sans visa

La Commission européenne a proposé mercredi d’exempter de visas les Turcs voyageant pour de courts séjours dans l’espace Schengen.

La proposition de la Commission européenne ouvrant la voie à l’exemption de visas aux Turcs voyageant dans l’espace Schengen marque le début d’une « nouvelle page » dans les relations entre les Européens et Ankara, a estimé mercredi le ministre turc des Affaires étrangères. La décision de la Commission est un « tournant » en matière de visas pour les Turcs et constitue « une nouvelle page dans nos relations avec l’Union européenne », a estimé Mevlüt Cavusoglu qui s’exprimait à Ankara.

La Commission européenne a proposé mercredi d’exempter de visas les Turcs voyageant pour de courts séjours dans l’espace Schengen, sous certaines conditions, dans le cadre de l’accord scellé le 18 mars entre l’Union européenne et la Turquie sur la gestion de la crise migratoire. « Les citoyens turcs méritent depuis longtemps de pouvoir se rendre dans l’espace Schengen sans visa (…) Il y a une injustice, cette injustice est en train d’être levée », a déclaré Mevlüt Cavusoglu.

Devenir membre à part entière de l’UE

« Notre but est d’être membre à part entière » de l’Union européenne, a poursuivi le chef de la diplomatie turque, indiquant que la Turquie poursuivait « avec sincérité » ses efforts en ce sens. « Nous attendons la même sincérité de la part de l’Union européenne », a-t-il ajouté. Mevlüt Cavusoglu a appelé l’Union européenne à considérer ses relations avec la Turquie d’« un point de vue stratégique ». La Turquie et l’Union européenne ont « besoin l’une de l’autre aujourd’hui plus qu’hier et nous aurons besoin l’une de l’autre demain plus qu’aujourd’hui », a-t-il ajouté.

La Turquie a fait de l’exemption de visas d’ici juin une condition indispensable pour continuer d’appliquer l’accord controversé sur les migrants. Le pays doit pour cela remplir au total 72 conditions, dont 5 ne sont pas encore respectées, selon le vice-président de la Commission Frans Timmermans. Ce dernier a indiqué que, pour des raisons de sécurité, les Turcs souhaitant bénéficier de cette exemption de visas pour leurs courts séjours (90 jours) devront obligatoirement être détenteurs d’un passeport biométrique. « En ce qui concerne les passeports, nous sommes sur le point d’achever les travaux », a dit Mevlüt Cavusoglu. « Il n’y a aucun problème dans ce travail technique et nous commencerons au plus vite à délivrer les passeports biométriques à nos concitoyens », a-t-il ajouté.

Parmi les autres critères encore à remplir, le vice-président de la Commission a cité une meilleure lutte des autorités turques contre la corruption, la négociation d’un accord avec Europol ou encore une révision de la législation du pays sur le terrorisme. Les États membres et le Parlement européen devront également donner leur aval pour qu’une exemption de visas puisse entrer en vigueur.

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