La Turquie a la presse « la plus libre du monde », affirme Erdogan

La Turquie a la presse la plus libre du monde, a affirmé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, réfutant les accusations selon lesquelles la liberté des médias serait bafouée sous son régime.

"Nulle part ailleurs dans le monde, la presse n’est plus libre qu’en Turquie. Je suis absolument certain de ce que j’avance", a déclaré M. Erdogan dans un discours retransmis à la télévision au cours d’une conférence à Ankara.

"La presse est si libre en Turquie que n’importe qui peut y proférer des injures, dire du mal d’autrui, calomnier, tenir des propos racistes et haineux qui ne sont pas même tolérés dans des pays démocratiques".

"J’en ai moi même fait l’expérience, et ma famille aussi", a-t-il ajouté.

Ces commentaires interviennent deux semaines après que la police a lancé une opération coup de poing contre les partisans de l’imam islamiste Fehtullah Güllen, ancien allié de M. Erdogan, visant notamment le journal Zaman, l’un des grands quotidiens turcs. Une trentaine de personnes, principalement des journalistes, avaient alors été arrêtés. L’Union européenne a dénoncé ces opérations, estimant qu’elles étaient contraires "aux valeurs européennes" que la Turquie, qui aspire à rejoindre l’UE, est sensée respecter.

Le président turc a accusé M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, d’avoir orchestré l’an dernier le lancement d’une enquête pour corruption contre les membres de son cercle le plus proche.

Ces déclarations coïncident également avec la libération vendredi d’un lycéen de 16 ans mis en prison "pour insulte au président" qu’il avait taxé de "chef de la corruption", une affaire qui avait suscité de vives protestations de l’opposition.

"Vous ne pouvez les insulter (sa famille) comme ça dans aucun autre pays. Il n’y a pas de limites aux insultes (que nous recevons). Vous ne pouvez pas faire de telles unes dans les journaux en Europe et aux Etats-Unis", a souligné M. Erdogan.

"Les Européens nous font des reproches comme si de telles choses ne se produisaient pas dans leurs pays. Personne n’élève la voix quand des journalistes sont arrêtés en Europe", a-t-il encore affirmé.

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