Le président tunisien a expliqué que la Tunisie "avait une responsabilité morale vis-à-vis des Syriens", en tant que premier pays du printemps arabe. "Et les Syriens sont également musulmans, ce sont nos frères et nous ne pouvons accepter que 100 personnes soient tuées chaque jour par le régime", a-t-il souligné.
"Si vous voulez arrêter les massacres, il faut une solution à la yéménite: que le président quitte le pouvoir et qu’il trouve un asile sûr, un endroit où aller", a expliqué M. Marzouki.
"Sinon il va continuer à tuer, tuer, tuer. Et c’est pour cela que nous avons dit que si le prix à payer pour la paix en Syrie était de donner un asile à ce type, alors pourquoi pas?", a poursuivi le président tunisien.
"Nous avons proposé la Russie, mais la Russie n’a pas voulu … et ils ont dit: pourquoi vous, Tunisiens, vous ne le prendriez pas ?", a raconté M. Marzouki, interviewé mardi en anglais par la BBC.
"Alors j’ai dit OK, si c’est le prix à payer, j’accepte", a-t-il poursuivi.
M. Marzouki avait déjà indiqué le 28 février au journal tunisien La Presse qu’il était prêt à accueillir Bachar al-Assad.
Lors de la conférence internationale "des amis de la Syrie" fin février à Tunis, il avait suggéré un éventuel refuge en Russie pour le dirigeant syrien.
Mais le président élu russe Vladimir Poutine, interrogé par des journalistes, a indiqué mercredi que la Russie ne "discutait même pas de la question" d’accorder l’asile politique à Bachar al-Assad.
Alliée de la Syrie depuis la période soviétique, la Russie continue de vendre des armes au régime de Damas, en dépit des protestations de pays occidentaux.