La Tunisie nie le passage d’armes destinées aux insurgés libyens

Le ministre tunisien de l’Intérieur, Habib Essid, a nié le passage par la Tunisie d’armes en provenance du Qatar et destinées aux insurgés libyens mais n’a pas écarté le risque de trafic d’armes, a rapporté jeudi un membre de la Haute instance chargée des réformes.

M. Massoud Romdhani rendait compte devant la presse d’un entretien du ministre de l’Intérieur avec des membres de cette instance chargée des réformes politiques et de la réalisation des objectifs de la révolution.

"M. Essid a nié l’introduction d’armes sur le territoire tunisien en provenance du Qatar destinées aux rebelles libyens", a rapporté M. Romdhani en référence à des rumeurs persistantes ces derniers jours en Tunisie.

Selon M. Romdhani, le ministre n’a pas écarté les risques de trafic d’armes, jugé "probable" dans les conditions de sécurité actuelle, le conflit armé en Libye s’étendant à la frontière sud de la Tunisie.

"La situation sécuritaire est encore fragile" et les "patrouilles policières sont insuffisantes", a expliqué le ministre de l’Intérieur.

Ce ministre recevait à leur demande des membres de la Haute instance, pour la première fois depuis son entrée au gouvernement de transition le 28 mars.

La Qatar qui soutient les insurgés libyens finance un des camps de réfugiés en Tunisie, doté d’un hô pital à Tataouine (sud) et dont l’accès est contrô lé par l’armée tunisienne.

Depuis le début des événements en Libye, le 23 février, la Tunisie a accueilli un total d’environ 415.000 réfugiés de plusieurs nationalités, dont plus de 200.000 Libyens.

Interrogé sur la poursuite de la torture et des écoutes téléphoniques après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali, M. Essid a expliqué qu’il n’était "pas facile pour des policiers qui ont pris l’habitude d’obéir aux ordres d’un dictateur de se transformer du jour au lendemain en serviteurs de l’intérêt public et d’appliquer la loi".

M. Essid a assuré avoir donné des "instructions rigoureuses concernant l’intégrité physique des personnes" et démenti avoir "donné d’ordre pour les écoutes téléphoniques", a poursuivi M. Romdhani.

Evoquant une période de transition, le ministre a plaidé la cause des agents de sécurité –estimé à 64.000– ciblés par la population qui voit en eux des serviteurs de la dictature et des auteurs de la répression du soulèvement" qui emporté le régime de Ben Ali le 14 janvier.

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