La Tunisie a enterré ses « martyrs », « guerre globale » au terrorisme

Les « martyrs » de l’attentat du bus de la Grande présidentielle ont reçu, mercredi, les honneurs de la République tunisienne lors d’une cérémonie solennelle au Palais de Carthage, qui a accueilli, un peu plus tôt, une réunion cruciale du Conseil de sécurité national sanctionné par la déclaration d’une « guerre globale » au terrorisme.

Les douze agents de la Garde présidentielle, tués dans l’explosion survenue mardi à l’avenue Mohammed V de Tunis, ont été décorés à titre posthume, dans une ambiance de grande émotion, par le chef de l’Etat Béji Caid Essebsi, qui a posé les insignes de décoration sur leurs cercueils, drapés des couleurs nationales.

Dans une oraison funèbre, en présence des proches des victimes et de leurs collègues, M. Caid Essebsi s’est montré défiant: "la Tunisie vaincra le terrorisme grâce à l’unité des Tunisiens et à leur attachement à la patrie".

Avant de venir consoler les familles et d’envoyer des messages de réconfort à l’ensemble des citoyens, le président de la République, en sa qualité de Chef suprême des forces armées, a réuni le Conseil de sécurité national pour prendre les mesures qui s’imposent face à de telles circonstances.

Il a été ainsi décidé de renflouer les services de sécurité par la création de 3.000 nouveaux postes et autant de recrutements pour le renforcement des rangs des forces armées.

Entérinant les décisions d’état d’urgence et de couvre-feu dans le Grande Tunis, le Conseil a également approuvé, entre autres mesures, la fermeture des frontières avec la Libye pendant 15 jours, à partir de mercredi 25 novembre à minuit, et le durcissement des contrôles au niveau des frontières maritimes et des aéroports.

Dans le cadre de la "guerre globale contre terrorisme", les autorités tunisiennes procèderont à la fermeture des sites électroniques soupçonnés de faire l’apologie de la nébuleuse terroriste, tout en mettant au point un programme d’emploi au profit des jeunes dans les régions frontalières, en particulier les zones montagneuses où se retranchent les terroristes.

Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un attentat-suicide perpétré "au moyen d’une ceinture ou d’un gilet chargé d’une matière de type TNT mélangée à des boulettes de fer", a révélé, mercredi soir, le parquet de Tunis.

De son côté, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une charge explosive de 10 kg a été utilisée dans l’attentat et qu’un 13ème cadavre retrouvé sur les lieux n’a pas été identifié et pourrait être celui du kamikaze.

La même source n’écarte pas le fait que le cadavre inconnu soit celui de l’auteur de l’attentat, "commis par un sac à dos ou une ceinture explosive contenant 10 kg d’explosifs militaires".

Quelques heures après l’attentat, le président Béji Caid Essebsi a décrété l’état d’urgence pour 30 jours et un couvre-feu de 21H00 jusqu’à 05H00 au niveau du Grand Tunis, qui accueille actuellement les Journées cinématographiques de Carthage maintenues par les organisateurs, malgré les menaces sécuritaires pesant toujours sur la capitale.

Au cours des derniers mois, la Tunisie a été secouée par une série d’attentats, dont les plus sanguinaires ont visé le musée Bardo à Tunis et un hôtel de la station balnéaire El Kantaoui à Sousse, à 145 km au sud de la capitale.

Il y a quelques jours, le pays a été sous le choc suite à la décapitation d’un jeune berger dans le mont Meghila (centre) par un groupe de Daech, qui l’accusait de collaboration avec les services de sécurité.

La vague d’actes terroristes a frappé de plein fouet le tourisme, presque à l’arrêt depuis le carnage de Sousse qui a coûté la vie à 38 touristes étrangers, en majorité des Britanniques.

Les difficultés de ce secteur névralgique s’ajoutent au marasme économique, du fait que le pays est plongé dans la récession après trois trimestres de croissance négative.

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