La Russie étudiera l’envoi de troupes en Syrie si Damas le demande (Kremlin)

La Russie est prête à étudier l’envoi de troupes en Syrie si le président Bachar al-Assad lui en fait la demande, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, tout en soulignant le caractère hypothétique d’une telle éventualité.

"S’il y a une demande (de Damas, ndlr), celle-ci sera naturellement discutée et évaluée dans le cadre de nos contacts bilatéraux", a déclaré M. Peskov, cité par l’agence de presse publique russe Ria Novosti.

"Mais il est difficile de parler de cela alors que cela reste hypothétique", a-t-il ajouté, sans préciser dans quelles conditions ces soldats pourraient être déployés.

Jeudi soir, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a déclaré que "jusqu’à présent, il n’y a pas de combats communs sur le terrain avec les forces russes, mais si nous en avons besoin, nous étudierons (cette possibilité) et ferons une demande".

"Lorsque cela sera nécessaire, il n’y a rien qui puisse empêcher cette coopération" avec les Russes, a-t-il ajouté dans une interview à la télévision d’Etat.

Le président Vladimir Poutine a cependant affirmé début septembre qu’il était "prématuré" de parler d’un engagement militaire de la Russie en Syrie pour lutter contre l’organisation État islamique (EI).

Interrogé sur un éventuel engagement militaire de la Russie contre l’EI, M. Poutine avait répondu: "Nous envisageons diverses options, mais ce dont vous parlez n’est pas au programme (…) Il est prématuré de dire que nous sommes prêts à y aller là, tout de suite".

Moscou ne prend "aucune mesure supplémentaire" de renforcement de sa présence en Syrie, avait renchéri peu après son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Depuis plusieurs jours, des responsables américains affirment que la Russie a significativement renforcé sa présence dans la province de Lattaquié, fief du président syrien Bachar al-Assad, dont elle est le principal allié et avec qui Moscou a conclu plusieurs contrats de livraison d’armements.

Moscou construit une "base aérienne avancée" à Lattaquié, affirme Washington, alors qu’officiellement, la Russie n’est présente en Syrie que grâce à ses installations logistiques militaires dans le port de Tartous, autre fief du régime syrien.

L’appui militaire de Moscou au régime de Damas risque d’intensifier le conflit en Syrie, a dénoncé mercredi la Maison Blanche avant de se déclarer jeudi "ouverte" à des "discussions tactiques et pratiques" avec la Russie.

Moscou a appelé à plusieurs reprises la Coalition internationale menée par les Etats-Unis à se concerter et à coopérer avec l’armée syrienne. La Russie tente par ailleurs en vain depuis plusieurs mois de créer une coalition militaire élargie incluant le régime de Damas et plusieurs pays de la région pour lutter contre l’EI.

Parallèlement, le site d’informations russe Gazeta.ru a rapporté vendredi que des soldats russes protestaient contre de possibles ordres les envoyant en Syrie et qu’ils allaient porter plainte auprès du Conseil des droits de l’Homme du Kremlin.

Selon le site internet, qui cite un soldat nommé Alexeï, des troupes ont été envoyées dans un port du sud de la Russie sans être averties de leur future destination et craignent d’être envoyées en Syrie sans ordre officiel.

Le régiment auquel est affecté le soldat Alexeï a cependant nié tout déploiement de ses troupes à l’étranger et M. Peskov a déclaré que le Conseil des droits de l’Homme du Kremlin n’avait reçu jusqu’à présent aucune plainte de militaire craignant d’être envoyé en Syrie.

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