« La Marche » de Nabil Ben Yadir remporte le Grand Prix Argana du festival Cinéma et migrations d’Agadir

Le film « La Marche » du réalisateur français d’origine marocaine Nabil Ben Yadir a remporté, samedi à Agadir, le Grand Prix Argana du 11ème festival « Cinéma et migrations », organisé du 11 au 15 novembre par l’Association Initiative culturelle.

Ce long-métrage (120 min, 2013), revient sur la marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme entamée, en 1983 dans une France en proie à l’intolérance et aux violences raciales, par trois jeunes adolescents et un curé ayant parcouru plus de 1000 km entre Marseille et Paris.

Le film raconte l’histoire d’un mouvement qui, malgré les difficultés et les résistances rencontrées, allait faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et de Martin Luther King.

"La Marche" s’est aussi vu décerner le prix de la meilleure interprétation masculine pour le rôle campé par M’Barek Belkouk.

Le Prix de la meilleure réalisation est revenu au metteur en scène marocain Hassan Legzouli pour son film "Le Veau d’or" (87 min, 2013), alors que le film "Rue de la Folie" (87 min, 2014) du réalisateur marocain Jawad Rhalib a remporté le prix du meilleur scénario et le prix de la meilleure interprétation féminine.

Une mention spéciale a été décernée au film "Nous irons vivre ailleurs" (75 min, 2013) du réalisateur français Nicolas Karolszyk.

Dans la catégorie court-métrage, le Prix du Grand arganier d’or a été attribué au film "Destino" (25 min, 2013) du réalisateur français Zangro, alors qu’une mention spéciale a été accordée au film "Respiro" (8 min, 2013) du réalisateur italien Claudio Pelizzer.

Le jury de la compétition des longs métrages a été présidé par Yamina Benguigui, réalisatrice, productrice, ancienne ministre déléguée chargée de la francophonie et représentante personnelle du président de la République française pour la francophonie.

Le jury de la compétition officielle des courts métrages, fruit d’une collaboration et d’un partenariat avec l’Université Ibn Zohr (UIZ), a été présidé par Salah El Wadie, poète marocain, romancier et militant des droits de l’homme.

La cérémonie de clôture, rehaussée par la présence notamment du wali de la région Souss-Massa-Drâa gouverneur de la préfecture Agadir Ida Outanane Mohamed El Yazid Zellou, du Secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme Mohamed Sebbar, du gouverneur de la préfecture Inezgane Aït Melloul Hamid Chennouri, des élus locaux et députés et d’autres personnalités civiles et militaires, a été agrémentée de spectacles de danses et de chants animés par des troupes locales.

Un des moments forts de la 11ème édition de ce festival aura été, sans conteste, la rubrique hommage avec des clins d’oeil à Nour-eddine Lakhmari, qui représente la nouvelle génération des immigrés retournés au Maroc et qui ont imprégné le champ audiovisuel national par leurs créations, ainsi qu’au réalisateur pionnier de la région du Souss, Abdellah Dari pour ses œuvres audiovisuelles primées aux niveaux national et international et pour le soutien qu’il a apporté aux jeunes acteurs et réalisateurs de la région.

Outre un hommage à Naceur Oujri, acteur-figurant natif de la ville d’Ouarzazate, qui a figuré dans pas moins de 150 productions internationales durant les 50 dernières années avant d’être confirmé en tant qu’acteur, le festival a prévu un hommage spécial au président de l’Université Ibn Zohr Omar Halli en signe de reconnaissance pour son dynamisme au cours des trois dernières décennies dans le champ culturel, cinématographique et théâtral d’Agadir.

En plus des films longs et courts métrages en lice, cette édition a été ponctuée par la projection de quatre films documentaires sur l’émigration en présence de leurs réalisateurs, dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut français d’Agadir (IFA), en plus d’un panorama sur le cinéma amazighophone, avec à la clé la projection de films représentant l’évolution cinématographique marocaine de langue amazighe.

En marge du festival, des master-class ont été organisés au profit des étudiants des différentes filières des métiers du cinéma et ont été encadrés par des professionnels, dont Yamina Benguigui et Nour-eddine Lakhmari.

Les organisateurs ont également prévu une conférence sur "l’émigration au féminin", une table-ronde sur "la distribution des films au Maroc" une programmation "Migra-mômes" pour les enfants de la ville, comportant des projections de films d’animation et des contes autour du thème de l’émigration, et des séances de sensibilisation contre toutes les formes de violences, et ce en partenariat avec l’association "Touche pas à mon enfant", l’IFA et une école privée de la ville.

Dans le cadre de son ouverture à l’international, une délégation russe a été invitée à assister à cette édition, en vue de jeter les bases d’une future collaboration dans le domaine culturel entre Agadir et la ville russe de Belgorad.

Les invités et le public ont été au rendez-vous avec ces activités dans différents sites d’Agadir, notamment à la salle du Cinéma Rialto, la salle des projections et des conférences de la CCIS, l’Université Ibn Zohr et l’Institut français d’Agadir.

Le prix "Argana" ou Grand Prix de la précédente édition du festival "Cinéma et migrations" a été remporté par le film "La Pirogue" du réalisateur sénégalais Moussa Toure.

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