La MINURSO, Cheval de Troie des temps modernes

C’est dans les mythes et les légendes que se puisent les maximes et les enseignements les plus révélateurs du génie des hommes, de leur cupidité, de leur malice ou leur sagesse. L’affaire de la MINURSO peut se lire et se comprendre à la lumière de l’une de ces fameuses légendes (L’Odyssée de Homère), celle du Cheval de Troie ; un « traquenard qu’Ulysse conduisit à l’acropole surchargé de soldats qui allaient piller » la ville de Troie et la soumettre.

La MINURSO, Cheval de Troie des temps modernes
Si le grec Ulysse eut l’idée d’une ruse diabolique pour déstabiliser les Troyens et prendre leur ville (Troie), les adversaires de la souveraineté et de l’intégrité territoriale marocaines, croyaient trouver dans la MINURSO, le Cheval de bois, creux et imposant, par le biais duquel ils pensaient pénétrer et fragiliser la « Citadelle » marocaine, en vue de semer dans les provinces du sud les germes de la division et de cultiver la haine et le ressentiment à l’égard du pays et de ses institutions.
Dans l’affaire de la MINURSO, les Ulysse, les Epéios et les Sinon (un espion grec), ont le visage jovial et souriant de la présidente du Centre Kennedy et de l’Ambassadrice Susan Rice. Ils ont l’allure nonchalante d’un John Kerry et le flegme de lobbyistes anglais et américains choyés et gracieusement rémunérés. Leur traquenard a pour base des rapports élaborés ou soutenus par des ONG qui ont fait de la question des droits de l’Homme leur terrain de prédilection, leur business aussi, et qui ne sont pas à leur premier coup tordu contre les intérêts du Royaume Chérifien.

En effet, à peine le vote (le 25 avril) du Conseil de Sécurité avait-il conclu (Résolution 2099) à l’épuration du mandat de la MINURSO d’une recommandation dangereuse et équivoque, que des troubles se déclarèrent dans des quartiers de la ville de Laâyoune. Et comme par hasard le jour même (le 26 avril) un représentant d’Amnesty International se trouvait sur place pour relater les incidents et les opérations de maintien de l’ordre à sa manière ; comme toujours unilatérale et partiale. Et comme par pure coïncidence, ces troubles se développent où moment où un groupe de femmes-élues au Parlement Européen, représentant différents pays et groupes politiques (radicaux, communistes et Verts), visite, librement, la ville. Dès le lendemain (27 avril) de ces incidents, une personnalité parlementaire algérienne, Larbi Ould Khlifa, commentant la décision du Conseil de Sécurité, apporte de nouveau la preuve du double jeu d’Alger qui s’obstine à prêcher au profit de la thèse des séparatistes (référendum), à soutenir leur agitation à Tindouf et à Laâyoune, tout en proclamant sa neutralité et son désintéressement dans le dossier du Sahara.

Ce nouvel épisode a le mérite, si besoin est, de mettre clairement en exergue l’une des facettes les plus pernicieuses de la stratégie choisie par les séparatistes et ceux qui parrainent leur activisme ou encouragent leurs projets scissionnistes. Cette stratégie a pour ingrédients l’instrumentalisation des droits de l’homme, la posture de la victime, la provocation, la manipulation de l’opinion internationale et pour unique but la déstabilisation du Maroc.

Ces Ulysse et Epéios des temps modernes ont tenté d’utiliser la MINURSO, pour atteindre leur but, comme les grecs utilisèrent le Cheval de Troie imaginé par Ulysse. Mais peine perdue car, contrairement aux troyens qui se laissèrent bernés par la ruse d’Ulysse, le Roi du Maroc, la diplomatie et le peuple marocain dans sa grande pluralité et sa communauté installée à l’étranger, ont su faire preuve de vigilance et d’à-propos pour faire échouer la manœuvre et dévoiler le subterfuge.
La morale de la légende d’Homère et l’exemple malheureux des Troyens qu’elle met en scène, nous recommandent donc la vigilance et nous incitent à la prudence. Cette légende raconte, en effet, que les soldats Grecs « sortent du cheval et ouvrent alors les portes, permettant au reste de l’armée d’entrer et de piller la ville. Tous les hommes sont tués, les femmes et les filles sont emmenées comme esclaves. Les enfants mâles sont tués eux aussi pour éviter une éventuelle vengeance ».

L’affaire de la MINURSO eut également comme résultat heureux, de montrer au monde entier l’attachement du peuple marocain à sa souveraineté et à sa liberté et prouver sa capacité à se mobiliser sans préalable pour défendre son pays. Elle a aussi dévoilé l’une des facettes subtiles et dangereuses de la stratégie mise en place par les séparatistes qui consiste à miner le pays de l’intérieur, à infiltrer ses couches sociales, à manipuler sa jeunesse en vue de troubler la quiétude de ses habitants et à y propager le désordre et l’anarchie.
Qu’on le dise une fois pour toute et qu’on l’assume entièrement, ni les résolutions onusiennes, ni la proposition marocaine (projet d’autonomie élargie), ni le bon sens (l’impossibilité d’appliquer le principe d’autodétermination), ni les conséquences économiques considérables et néfastes qu’engendre aujourd’hui le report de la concrétisation du projet de l’UMA, ne pourront, véritablement, dissuader les séparatistes et leurs parrains à changer de stratégie et d’avis.

L’épisode MINURSO vient, au fond, conforter et valider la thèse marocaine qui, dès la divulgation du rapport du secrétaire général onusien, a tenu à montrer à la communauté internationale toute la dangerosité et le caractère équivoque de la proposition consistant en l’élargissement du mandat de la MINURSO à la « surveillance des droits de l’homme ». Les partisans de cette proposition n’avaient pour motivation stratégique profonde que d’utiliser une mission onusienne, comme Cheval de Troie, pour troubler et déstabiliser des provinces marocaines aujourd’hui tournées vers leur développement économique et humain.
Cette proposition techniquement inapplicable était également, au-delà de son caractère univoque et équivoque, dangereuse, car elle tendait à fournir à des séparatistes versés dans le terrorisme, un alibi commode et une base à partir de laquelle ils pourront exporter vers toute la région sahélienne et subsaharienne, des idées subversives et scissionnistes de nature à entretenir et grossir les menaces de déstabilisation qui guettent tous les Etats du Sahel. Heureusement, grâce à la vigilance de tous les marocains et à la sagesse de pays démocratiques, libres et soucieux de préserver la stabilité de la région, ce projet diabolique a échoué.

Toutefois, Il ne faudra pas dormir sur ses lauriers. De cet épisode et de cette affaire de la MINURSO, le Maroc doit tirer les enseignements les plus forts notamment en matière des droits et des libertés, d’égalité économique entre les territoires et de développement humain au profit de toutes les catégories sociales du pays.
Bien entendu, le chemin de la construction de l’Etat de droit n’est pas bordé que de fleurs et de bonnes attentions. Mais, avancer sur cette voie est certainement le défi le plus décisif et le plus urgent que le pays doit aujourd’hui relever et gagner. La mise en œuvre rapide et effective des valeurs et des droits que la Constitution de 2011 a consacrés et prévus ne peut que renforcer cette construction, la consolider et l’activer. C’est autour de cette œuvre de construction, de modernisation, de justice et d’équité que le Maroc peut et doit mobiliser toutes les forces dont il dispose, et toutes les compétences et les bonnes volontés qu’il compte. C’est ainsi et grâce à cette œuvre nationale et consensuelle que la « Citadelle » Maroc, qui a 12 siècles d’histoire, qui est nourrie d’une diversité culturelle incomparable, qui est faite d’un ciment unique, demeurera imprenable, résistera aux manœuvres de ses adversaires et pourra défier tous les stratagèmes fusse le Cheval de Troie imaginé par Ulysse.

Dr Mohammed MRAIZIKA (Chercheur en Sciences Sociales, Consultant en Ingénierie Culturelle et en DIH)

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