La Libye promet un procès équitable à l’ex-chef espion de Kadhafi

Abdallah al Senoussi, chef des services de renseignement libyens à l’époque de Mouammar Kadhafi, a été extradé mercredi par la Mauritanie vers son pays, où il est recherché par la justice.

Cette décision devrait mettre fin à plusieurs mois d’incertitudes et de bisbilles pour savoir par qui – Libye, France ou Cour pénale internationale – cette personnalité à la fois controversée et crainte du régime Kadhafi sera jugée.

"Les autorités libyennes ont réceptionné le bras droit de Mouammar Kadhafi", a confirmé le Premier ministre, Abdel Rahim el Kib. "J’en profite pour affirmer que la Libye lui garantira un procès équitable dans le respect des normes internationales en la matière", a-t-il dit en invitant les autres pays à livrer les autres proches du défunt Guide.

De son côté, le chef d’état-major de l’armée, Youssouf al Mangouch, a révélé à la presse s’être rendu mardi soir à Nouakchott pour escorter le fugitif. "Abdallah al Senoussi est en bonne santé ", a-t-il dit à la presse.

Les autorités ont publié un cliché où l’on voit l’ancien chef des services secrets et beau-frère de Mouammar Kadhafi arborant une barbe fournie mais reconnaissable en raison de ses cheveux frisés, sortir d’un hélicoptère, un soldat à ses côtés.

Il va être soumis à des examens médicaux avant d’être interrogé sur les charges retenues contre lui, a indiqué le parquet à Tripoli.

La CPI, a émis 27 juin 2011 un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Senoussi, l’accuse d’avoir commis "des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité" dès le début, mi-février 2011, de la révolte contre le régime du colonel Kadhafi.

La France avait elle délivré à son encontre un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement a indiqué que Tripoli n’allait pas rompre les discussions avec la France et la CPI, mais que le dialogue sera désormais "autour d’un citoyen libyen détenu en terre libyenne".

Beau-frère de Kadhafi, M. Senoussi, âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle des fidèles entourant le colonel. Il a longtemps été chef des renseignements militaires, l’"un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime", selon la CPI.

Entré en Mauritanie avec un passeport malien sous une fausse identité, il avait été arrêté à la mi-mars à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il arrivait du Maroc.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite