La Havane prête à vibrer au son des Rolling Stones

Plusieurs centaines de milliers de spectateurs étaient déjà rassemblés vendredi soir dans la Cité sportive de la Havane pour écouter les légendaires Rolling Stones, attendus sur scène vers 20H30 (00H30 GMT) pour un concert historique.

Couples d’âge mûr, familles, touristes et beaucoup de jeunes: une foule hétéroclite continuait d’affluer peu avant la nuit dans cette enceinte située près du centre-ville, qui était aux trois quarts pleine deux heures avant l’arrivée des Britanniques sur scène.

Malgré l’absence de campagne promotionnelle dans ce pays où la publicité est interdite, un total de 500.000 personnes devraient remplir l’enceinte, avides d’apercevoir pour la première fois le groupe britannique, qui a ajouté in extremis l’étape cubaine à sa tournée "America Latina Olé".

Beaucoup d’autres risquent d’être refoulés dans les rues alentour et d’être privés de ce show exceptionnel et gratuit programmé trois jours après une visite historique sur l’île du président américain Barack Obama

"On n’a pas pu être parmi les premiers, mais d’ici on ne va rien rater", se félicitait Swnien Morera, jeune femme de 27 ans aux cheveux et ongles bleus, qui s’est trouvée un espace non loin de la scène.

"Je suis ici depuis 8H00 du matin parce que ce concert est historique, ça va marquer l’histoire dans le monde, pas seulement à Cuba", clamait de son côté l’étudiante Meiden Betsy.

A l’intérieur comme à l’extérieur du périmètre de la Cuidad deportiva, un imposant dispositif de sécurité parvenait à canaliser la foule dans une ambiance bon enfant.

Le rock, considéré comme une musique "impérialiste", a longtemps été banni par le régime de Fidel Castro, qui lui préférait les tonalités caribéennes de la trova, du son et de la salsa.

Avant les années 1980, beaucoup de Cubains se rappellent qu’ils devaient écouter les Beatles ou les Rolling Stones à partir de bandes magnétiques et de cassettes audio échangées sous le manteau.

"Le rock and roll était associé aux cheveux longs, aux drogues, à ce type de vêtements, c’était mal vu. Et c’était très lié aux +USA+, qu’importe si la musique venait d’Angleterre ou d’Australie: c’était en anglais, donc c’était mauvais", se souvient Eddie Escobar, 45 ans, fondateur du Sous-marin Jaune, un des rares bars rock de la capitale.

Au cours des 30 dernières années, ce genre musical a progressivement été toléré jusqu’à s’imposer dans les médias d’Etat. Et malgré l’embargo, quelques musiciens américains ont pu se produire sur le sol cubain.

Les Américains Billy Joel en 1979, Audioslave en 2005 et Kool and The Gang en 2009 avaient ouvert la voie. Mais la venue des Britanniques dépasse de loin tous ces précédents, par le renom du groupe et le nombre de spectateurs attendus.

"C’est une opportunité, une très bonne manière de vivre le rock à Cuba, les Rolling Stones sont l’origine du rock", se réjouit Diosmen Garcia, 27 ans, vêtu, comme beaucoup d’autres fans, d’un t-shirt de ses idoles, rapporté de l’étranger car introuvable sur l’île.

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