La France n’exclut pas un retrait d’Afghanistan avant 2014 (Alain Juppé)

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, n’a pas exclu mercredi un retrait des troupes françaises d’Afghanistan avant 2014 et insisté sur la nécessaire coopération du Pakistan, au lendemain d’une rencontre avec le Premier ministre, Yousuf Raza Gilani, à Paris.

Dans une interview à la chaîne France 24, le chef de la diplomatie a répété que la France allait "prendre le temps de la réflexion pour voir les conséquences à tirer sur les prochains mois de ce qui vient de se passer", après la mort d’Oussama Ben Laden, tué dans la nuit de dimanche à lundi par un commando américain au Pakistan.

A propos d’un retrait avant 2014, il a indiqué: "c’est une des options à laquelle nous allons réfléchir. Les Américains y réfléchissent aussi d’ailleurs".

Le but de "notre présence en Afghanistan (…) ce n’était pas d’éliminer Ben Laden, c’était et c’est toujours d’aider le gouvernement afghan à établir son autorité sur l’ensemble du territoire de l’Afghanistan et à assurer la paix et la démocratie à sa population", a-t-il indiqué.

"Malheureusement le résultat aujourd’hui n’est pas encore atteint", a-t-il ajouté. "Est-ce que la mort de Ben Laden va nous permettre de progresser, je l’espère", a-t-il dit.

M. Juppé, qui avait dénoncé mardi le "manque de clarté" du Pakistan en s’étonnant du fait qu’Oussama Ben Laden ait pu résider à Abottabad, une ville de garnison située non loin d’Islamabad, sans que les autorités pakistanaises aient été au courant, a indiqué avoir interrogé à ce sujet le Premier ministre.

"La réponse a été que c’était un échec des services pakistanais, dont acte. En tous cas je crois qu’il faut éviter tout antagonisme avec le Pakistan, c’est un grand pays, nous avons tout intérêt à avoir des bonnes relations avec lui, il faut qu’il coopère", a insisté M. Juppé.

"J’espère que ce sera un tournant favorable, dans la bonne direction, le Premier ministre pakistanais hier m’a assuré de sa volonté de coopération", a poursuivi le ministre. "Il n’y aura pas de solution en Afghanistan, de solution politique de longue durée, si nous n’arrivons pas à travailler en confiance avec le Pakistan", a-t-il ajouté.

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