La France justifie son « OUI » à l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO

Paris a "décidé de prendre ses responsabilités" et de soutenir "le droit" des Palestiniens, comme l’a justifié le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, M. Bernard Valero, au moment du vote au siège de l’UNESCO à Paris.

Lors du premier examen de la candidature palestinienne au sein du Conseil exécutif, réuni le 5 octobre dernier, Paris avait opté pour l’abstention. Et depuis lors, la diplomatie française s’évertuait à expliquer que cette candidature était "prématurée" et pourrait être "contre-productive".

Avant de se décider pour le "OUI", la France privilégiait, dans son argumentaire, le débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la demande de candidature d’adhésion aux Nations Unies soumise en septembre par le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, avant de passer à la candidature à l’Unesco.

"Nous aurions préféré que cette question fût posée après le traitement du sujet par l’Assemblée générale à New York", a dit le porte-parole.
Mais "aujourd’hui la question qui était posée était de savoir si la communauté internationale répondait oui ou non à la demande d’adhésion de la Palestine à l’UNESCO", a -t-il relevé. "A partir du moment, où elle l’est aujourd’hui, il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond. Et sur le fond la France dit oui, la Palestine a le droit de devenir membre de l’UNESCO, cette organisation dont la vocation est d’oeuvrer à la généralisation d’une culture de la paix au sein de la communauté internationale", a-t-il clairement assuré.

Quant à la demande d’adhésion à l’ONU, la France s’en tient à la position défendue par le président Nicolas Sarkozy le 21 septembre dernier devant l’Assemblée générale des Nations Unies pour "rehausser le statut de la Palestine au sein de l’ONU par l’octroi d’un statut d’Etat non-membre observateur".

"Nous continuons à penser qu’une telle résolution constituerait une avancée légitime vers la reconnaissance d’un Etat palestinien, sans créer, comme nous pouvons le craindre d’une démarche au Conseil de sécurité, une confrontation diplomatique majeure, qui conduirait à l’impasse", a rappelé M. Valero dans une claire allusion à un véto systématique des Etats-Unis.

En attendant l’issue de la procédure d’examen de la candidature palestinienne à New York, la France "soutient les responsables palestiniens, au premier rang desquels le président de l’Autorité palestinienne, dans leurs efforts pour l’édification d’un Etat palestinien vivant côte-à-côte, en paix et en sécurité avec l’Etat d’Israël".

Et c’est par la négociation que cet objectif de deux Etats doit être atteint, souligne-t-on à Paris avant d’appeler "les deux parties à faire tous les compromis nécessaires pour que ces négociations puissent reprendre sans délai".

En plus de la France, deux autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine et la Russie ont dit "OUI" à cette entrée historique de la Palestine dans une des grandes agences du système des Nations Unies. Les Etats-Unis ont voté contre, alors que le Royaume Uni s’est abstenu. L’allié principal de la France en Europe, l’Allemagne a dit "Non".

La victoire des Palestiniens a été validée par 107 voix contre 14 et 52 abstentions. Après des décennies durant lesquelles la Palestine était confinée dans un statut d’observateur, elle est désormais le 195ème membre à part entière de l’Unesco.

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