La chancelière allemande Angela Merkel "menait déjà la danse en Europe sur les questions économiques, elle va pouvoir le faire encore un peu plus dorénavant", indique à l’AFP un ministre d’un pays européen interrogé sous couvert d’anonymat.
Les conséquences financières de la perte de la note "triple A" de Standard & Poor’s devraient rester limitées pour la France car cette décision était anticipée.
Politiquement en revanche la facture pourrait être plus salée, en interne mais aussi en externe, sur la scène européenne, où se tiennent des tractations cruciales sur la refonte de la gouvernance de la zone euro.
Dans les grandes lignes, le chef de l’Etat français partage certes avec la chancelière le souci d’une maîtrise plus ferme des comptes publics dans le contexte de la crise de la dette.
La France a pu compter sur l’appui des pays du Sud de l’Europe, comme l’Italie, pour freiner les ardeurs des jusqu’au-boutistes du Nord.
Ces clivages sont apparus l’an dernier lors des difficiles négociations visant à durcir le Pacte de stabilité européen, autour du degré d’automaticité à donner aux sanctions financières contre les pays laxistes.
Le rôle de la Banque centrale européenne dans la gestion de la crise ou le montant du Fonds de secours financier de la zone euro sont d’autres sujets de friction entre les pays du Nord et ceux du Sud.