La France exprime sa « réticence » face à une intervention militaire de l’OTAN en Libye (Alain Juppé)

La France a exprimé, mercredi, au Conseil de l’Atlantique Nord, sa "réticence" face à une éventuelle intervention militaire de l’OTAN en Libye, mais n’exclut pas la possibilité d’activer une zone d’exclusion aérienne après un feu vert du Conseil de sécurité, a indiqué le nouveau ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.

"Faut-il aujourd’hui aller plus loin et préparer une intervention militaire. Nous ne le pensons pas dans le contexte actuel", a déclaré M. Juppé à l’Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement), mettant en garde contre les "conséquences que pourrait avoir une intervention de l’OTAN en Libye". "Il est probable qu’elle (une intervention militaire) pourrait ressouder contre le Nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes", a-t-il expliqué. "C’est la raison pour laquelle, ce matin, au Conseil de l’Atlantique Nord, nous avons fait part de notre réticence" à une telle action, a-t-il annoncé.

M. Juppé, qui a pris ses fonctions mardi en tant que nouveau chef de la diplomatie, a, en revanche, estimé "possible de continuer à planifier, par exemple, une zone d’exclusion aérienne, à condition qu’elle ne soit activée que sur une décision du Conseil de sécurité de l’ONU".

"Les gouvernements ont la responsabilité de protéger leur peuple et s’ils ne le feront pas, la communauté internationale peut se substituer à eux", a-t-il rappelé, notant que c’est dans cet esprit que "s’est développée une stratégie internationale pour faire pression sur le régime de Kadhafi avec l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité".

Cette résolution, qui prévoit non seulement des sanctions mais aussi la saisine du Procureur de la Cour pénale internationale, avait été proposée par la France et la Grande Bretagne, a-t-il ajouté, indiquant que "l’Union européenne s’est jointe à cette démarche et va prendre, elle même, des sanctions autonomes".

M. Juppé a, par ailleurs, relevé que "la dimension humanitaire" s’impose "dans l’immédiat", rappelant que deux avions français chargés de matériels médicaux et de personnel médical arrivés au Caire étaient en route vers Benghazi. Il a également exprimé la disponibilité de la France à contribuer à l’évacuation vers l’Egypte des travailleurs égyptiens réfugiés à la frontière tuniso-libyenne par voies aérienne et maritime.

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