La COP 21 : ouverture d’une réunion cruciale sur le climat et l’avenir de la planète

Plus de 150 chefs d’Etat ouvrent une conférence historique sur le climat à Paris.

Les dirigeants du monde se sont donnés rendez vous ce lundi à Paris pour une réunion jugée par les experts comme étant celle de la dernière chance pour trouver un accord contraignant.

L’accord de Paris espéré par les Etats membres de la convention des Nations unies sur le changement climatique, qui en est à sa 21ème réunion, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir l’élévation de la température moyenne de la planète au-dessous de 2 C afin d’éviter des changements climatiques chaotiques.

La commission européenne, partie prenante de ce grand challenge mondial estime qu’un accord sur le climat ne peut être crédible que s’il comprend des engagements clairs de la part des gouvernements de se diriger vers des économies à faible intensité de carbone et un mécanisme permettant de réexaminer régulièrement le niveau d’ambition collective et, le cas échéant, de le relever, ainsi que des règles fermes en matière de transparence et de responsabilisation. Autrement dit, les pays doivent déclarer à chaque fois leurs niveaux respectifs de contribution à la dégradation du climat et assumer les conséquences qui en découlent.

L’accord de Paris exigera pour la première fois que tous les pays prennent des mesures spécifiques pour réduire leurs émissions au fil du temps, en fonction de leur situation nationale. A l’occasion de la conférence de Paris, de nombreux pays ont fait part de leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’après-2020, sous la forme de contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN).

Plus de 170 pays, à l’origine de plus de 95 pc des émissions mondiales, ont présenté leurs CPDN. Cet effort inédit est jugé comme une avancée considérable et un indice clair de la volonté politique commune de tous les gouvernements de prendre à Paris des mesures décisives en matière de changement climatique.

Le Maroc, qui est étroitement associé à la France pour la réussite de cette conférence planétaire, a été l’un des premiers pays à déposer son projet de contribution nationale sur les changements climatiques (Intended Nationally Determined Contribution -INDC). Il s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 de 32 pc par rapport aux émissions projetées pour la même année selon un scénario "cours normal des affaires".

Le Maroc est également fortement mobilisé pour la réussite de la COP21 en menant des actions pour rapprocher les points de vue et réduire les divergences dans l’objectif de parvenir à un accord audacieux et salvateur pour la planète. Il a d’ailleurs abrité en octobre dernier une réunion co-organisée avec la Commission européenne pour encourager les pays réticents à faire de leur mieux en vue d’un accord sur le climat.

L’engagement du Maroc à contribuer à la réussite de la conférence de Paris s’est également illustré dans "L’Appel de Tanger, pour une action solidaire et forte en faveur du Climat", lancé en septembre dernier par SM le Roi Mohammed VI et le président français François Hollande.

Cet appel a été à l’origine d’une prise de conscience mondiale quant à l’urgence d’entreprendre une action solidaire et forte en faveur du climat et la nécessité d’agir "vite, bien et collectivement" pour amplifier la lutte contre le dérèglement climatique et la nécessité d’accélérer la transition vers une "économie mondiale verte".

Cependant, face à l’optimisme affiché quant à la perspective de la COP 21, beaucoup de questions restent en souffrance, particulièrement le degré d’opposabilité de l’accord prévu et le financement de l’économie propre.

Pour être contraignant, l’accord de Paris devra prévoir des mécanismes juridiques qui lui garantissent une force exécutoire. Cela dépendra de la volonté politique des Etats.

Quant à la transition mondiale vers une économie à faible intensité de carbone, elle exige la mise à disposition de fonds qui s’élèvent à des milliards, voire des milliers de milliards d’euros. De nombreux pays auront besoin d’un soutien continu pour que les efforts déployés au niveau mondial soient couronnés de succès.

Pour le Maroc, la réalisation de l’objectif inscrit dans sa contribution nationale de réduction de gaz à effet de serre représente un investissement global estimé à 45 milliards de dollars entre 2015 et 2030, dont 35 milliards sont conditionnés par l’accès du pays à de nouvelles sources de financement et un appui additionnel par rapport à celui reçu au cours des dernières années, dans le cadre d’un nouvel accord contraignant sous l’égide de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

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