L’industriel français, Serge Dassault, dépose plainte à Évry pour chantage

Visé depuis le 3 janvier par une plainte pour « association de malfaiteurs », l’industriel et sénateur français, Serge Dassault, contre-attaque. Il vient à son tour de porter plainte, à Évry (région parisienne), pour « appels téléphoniques malveillants réitérés, tentative d’extorsion de fonds, chantage, menaces, recel et complicité de ces délits ».

Fatah Hou, victime d’une tentative d’assassinat à Corbeil-Essonnes, accusait dans sa plainte l’industriel d’avoir cherché, avec d’autres, à le faire interpeller au Maroc. Mais les avocats de M. Dassault affirment que leur client est la cible de graves pressions – ils avaient d’ailleurs déjà déposé en ce sens une plainte visant M. Hou et un autre homme, René Andrieu. Dans leur courrier au procureur, Mes Jean Veil et Pierre Haïk affirment que les menaces se sont intensifiées ces derniers jours.

Ils versent, pour le prouver, plusieurs SMS, montrant que leurs auteurs maîtrisent le calendrier judiciaire, et de nature à laisser penser qu’il s’agit de maîtres chanteurs déterminés.

24 décembre : « Pour vous souhaiter un bon Noël, sachez qu’une plainte sera déposée contre vous-même, R.R. (initiales d’un diplomate marocain, NDLR), JP Bechter (successeur de M. Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes, NDLR), pour tentative d’enlèvement, le 3 janvier. Il n’y a que vous qui puissiez arrêter l’engrenage de cette histoire qui sera votre fin. »

26 décembre : « Notre but, vous le connaissez, n’est pas de vous faire du mal. Ne nous y poussez pas, réfléchissez car tout peut encore se terminer par une paix définitive. »

Peu auparavant, le même jour, un SMS invitait M. Dassault à plier : « Il ne reste que neuf jours, faites preuve d’intelligence, nous sommes à votre service. » Et encore le 4 janvier, ce texto signé d’un prénom semblable à celui de M. Andrieu, un ancien braqueur : « Monsieur, avez-vous vu avec votre avocat ? Que je sache si il y a un moyen légal de préserver notre nouvelle amitié. Respectueusement, René. »

Cette procédure vient s’ajouter à une enquête à Paris sur un système présumé d’achat de votes dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes.

Dans ce dossier, le bureau du Sénat doit se prononcer mercredi sur une demande de levée d’immunité parlementaire de l’industriel. M. Dassault avait déjà été entendu en octobre comme témoin assisté sur la tentative d’assassinat de Fatah Hou le 19 février.

Pour ces faits criminels, Younès Bounouara, un franco-algérien présenté comme un relais de Serge Dassault dans les cités de Corbeil-Essonnes, a été écroué le 7 novembre après plusieurs mois de cavale.

Son nom apparaît dans l’enquête sur les achats de votes présumés. Dans un extrait d’une vidéo clandestine diffusée par le site d’informations Mediapart, Serge Dassault explique à des interlocuteurs visiblement venus lui réclamer de l’argent: "Moi, j’ai tout payé, donc je ne donne plus un sou à qui que ce soit. Si c’est Younès, démerdez-vous avec lui!"

Pour son entourage, Serge Dassault, qui nie tout système frauduleux, est en fait victime de chantage, de menaces et de tentatives de racket par de petits délinquants. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées et M. Dassault a de nouveau saisi la justice lundi pour "des appels téléphoniques malveillants réitérés, tentative d’extorsion de fonds, chantage, menaces, recel et complicité de délits".

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