L’heure de la primaire a sonné pour la gauche française

L’heure de la primaire a sonné pour la gauche française avec au moins une demi-douzaine de prétendants déclarés, dont l’ex-Premier ministre Manuel Valls et quatre anciens ministres, avant la clôture des candidatures jeudi à moins de cinq mois de la présidentielle.

Le champion qui sera désigné à l’issue de cette primaire, prévue les 22 et 29 janvier, aura fort à faire pour passer le cap du premier tour, face à une droite unie derrière le conservateur François Fillon depuis la primaire de novembre et face à l’extrême droite menée par Marine Le Pen.

Sourds aux mises en garde sur le risque d’éparpillement des votes, l’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron et le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ont en effet décidé de faire cavalier seul pour la présidentielle. Les écologistes portent aussi leur candidat, Yannick Jadot.

Le nombre définitif des inscrits à la primaire, qui pour l’heure compte une seule femme, sera connu samedi, a indiqué le président du Comité d’organisation, Christophe Borgel. Trois débats télévisés seront organisés entre le 12 et le 19 janvier et les deux finalistes s’affronteront le 25 janvier dans un ultime face à face.

Les cartes ont été rebattues le mois dernier par le très impopulaire président François Hollande qui a finalement renoncé à postuler à sa propre succession, après un mandat marqué par un effritement constant de sa majorité depuis son élection en 2012.

Persuadé d’être le seul à pouvoir "rassembler la gauche" le Premier ministre Manuel Valls, 54 ans, a aussitôt démissionné de ses fonctions pour se lancer dans la course à l’investiture.

"Je suis le challenger dans cette élection présidentielle, je ne pars pas avec l’idée que je suis favori de la primaire", a-t-il déclaré mardi. Ce tenant de l’aile droite du PS présente sa candidature comme "une révolte" face à une défaite annoncée de la gauche.

Quatre anciens ministres du socialiste François Hollande lui contestent le podium: Arnaud Montebourg, 54 ans, tenant de l’aile gauche du PS qui tire à boulets rouges sur le bilan du président depuis son départ du ministère de l’Economie; Benoît Hamon, 49 ans, et Vincent Peillon, 56 ans, tous deux autrefois à l’Education.

M. Hamon, également à la gauche du PS, a appelé mercredi à écarter "l’option sociale-libérale" incarnée selon lui par Manuel Valls et Vincent Peillon.

Seule femme en lice, Sylvia Pinel dirige le Parti radical de gauche, un allié loyal pendant le mandat de François Hollande. Agée de 39 ans, elle a été deux fois ministre (Artisanat, Logement).

Un député de 43 ans, François de Rugy, porte la voix de l’écologie. Un ex-député européen de centre gauche, Jean-Luc Bennahmias, 62 ans, veut "reconstruire une majorité progressiste" en brassant "au-delà de la gauche".

Le PS s’est efforcé de dissuader d’autres vocations: "tout le monde veut en être. Mais la primaire de la gauche, ça n’est pas open bar. Il faut mettre un peu d’ordre si nous voulons que MM. Macron et Mélenchon puissent participer", a plaidé le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

"La gauche est éliminée du second tour depuis dix-huit mois ! Il n’y en a pas un qui va au second tour !", conteste sondages à l’appui l’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron, qui se veut l’homme du renouveau avec son mouvement "ni à droite ni à gauche".

Le président du Comité d’organisation de la primaire de la gauche s’est montré prudent sur la participation: "vu l’état de la gauche", a-t-il admis, les électeurs risquent d’être moins nombreux qu’en 2011, lors de la première primaire ouverte qui avait mobilisé quelque 2,7 millions de Français.

Le mois dernier, la primaire de la droite a mobilisé plus de quatre millions de personnes, dont des électeurs de gauche soucieux de donner leur avis sur celui à qui pourrait retenir leur voix au deuxième tour, si les projections de duel avec l’extrême droite se confirment en mai.

Selon un sondage publié mercredi, Emmanuel Macron, le meneur de la "France insoumise" Jean-Luc Mélenchon et Manuel Valls se partagent à eux trois entre 37% et 46% des intentions de vote au premier tour.

Source AFP

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