L’éviction brutale de Belkhadem, symptomatique d’une guerre de tranchées entre les différents centres du pouvoir en Algérie (Edward Gabriel)

L’éviction brutale et par décret présidentiel d’Abdelaziz Belkhadem, conseiller spécial du président algérien, de toutes les structures de l’Etat et du Front de libération nationale (FLN-au pouvoir), est symptomatique d’une guerre de tranchées de longue date ayant atteint son paroxysme entre les différents centres du pouvoir en Algérie, qui "s’abreuvent toujours d’une pensée soviétique d’un autre temps", a souligné l’ancien ambassadeur américain, Edward Gabriel.

"Il s’agit d’un clash entre les différentes bases du pouvoir en Algérie, structurées à la soviétique, et d’une bataille traditionnelle opposant notamment les généraux et l’élite politique en Algérie", a précisé M. Gabriel dans une déclaration à l’agence MAP, relevant que les visions défendues par ces protagonistes renvoient à un système de pensée cynique et indifférent aux défis pressants auxquels doivent faire face le peuple algérien et toute la région d’Afrique du nord.

"Cette vision figée du monde et réfractaire à tout changement, s’inscrit à rebours des vertus de la modernité et de l’ouverture, et obère la capacité du peuple algérien à s’approprier une vision prospective et évolutive de son propre avenir", a indiqué l’ancien diplomate américain.

Il a fait observer, à cet égard, que cette crise politique en Algérie risque de compromettre davantage la stabilité dans une région qui a plus que jamais besoin d’un effort concerté et collectif pour relever les défis sécuritaires nés de la situation désastreuse qui prévaut actuellement dans la Libye voisine.

"Le leadership algérien doit, à contrario, accorder une attention toute particulière aux événements qui se produisent au Moyen-Orient et en Afrique du nord où l’on a plus que jamais besoin de stabilité", a-t-il averti, ajoutant que l’Algérie n’a plus le droit de tourner le dos aux vents du changement "qui finiront par imposer leur verdict inéducable".

Dans ce contexte, M. Gabriel a exhorté le leadership algérien à faire face aux défis de changement dans son pays et à travailler étroitement avec le Maroc pour un lendemain meilleur pour toute la région, en droite ligne des aspirations légitimes au progrès et à la prospérité partagés des peuples de cette partie du monde.

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