L’état d’urgence en vigueur en Tunisie levée

L’état d’urgence en vigueur en Tunisie depuis janvier 2011 a été levé, a indiqué jeudi la présidence tunisienne.

"Le président de la République et commandant en chef des forces armées, Moncef Marzouki, a promulgué un décret ordonnant la levée de l’état d’urgence sur tout le territoire tunisien à partir du mercredi 5 mars 2014", a précisé la présidence dans un communiqué.

Cette décision intervient en application des recommandations du Conseil national de sécurité, réuni le 17 février 2014, et après consultation du président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et du Chef du Gouvernement, indique-t-on de même source.

"La levée de l’état d’urgence ne limite pas les capacités des services de sécurité chargés d’appliquer la loi et n’empêche pas de demander l’appui des forces militaires en cas de besoin", a poursuivi la présidence.

Elle "n’introduit pas de modification dans l’application des lois et des mesures en place dans le pays, y compris celles concernant les zones d’opérations militaires et les zones frontalières tampon", a-t-elle expliqué.

La présidence fait référence à des zones militaires spéciales mises en place en 2013 notamment aux frontières avec l’Algérie et la Libye, où des groupes armés liés à la mouvance jihadiste et des trafiquants d’armes sont actifs selon les autorités.

Entré en vigueur en janvier 2011, juste après la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali chassé du pouvoir par un soulèvement qui avait lancé le Printemps arabe, l’état d’urgence avait sans cesse été prolongé depuis.

Il accorde des pouvoirs d’exception à la police et à l’armée. Des unités militaires gardent les bâtiments stratégiques mais aussi des lieux publics, tels que des centres commerciaux.

La Tunisie a connu une année 2013 difficile, marquée par l’assassinat de deux opposants de gauche, la mort d’une vingtaine de militaires et de gendarmes dans des heurts avec des groupes jihadistes et une paralysie institutionnelle de plusieurs mois.

Quatre personnes, dont deux gendarmes, ont encore été tuées à la mi-février par un groupe armé dans l’Ouest.

Sur le plan politique, une nouvelle Constitution a été adoptée fin janvier et un gouvernement apolitique est entrée en fonctions avec pour principale mission de conduire la Tunisie vers des élections en 2014.

Le nouveau Premier ministre, Mehdi Jomaa, a affirmé cette semaine que la situation sécuritaire était en amélioration mais que la vigilance restait de mise.

"La Tunisie est plus sûre qu’hier mais nous n’en avons pas fini avec le terrorisme. Restons prudents (…), le terrorisme est traître, le terrorisme ne pardonne pas. Il faut que nous soyons préparés à d’autres coups", a-t-il dit.

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