L’attaque des piétons à Dijon n’est « pas un acte terroriste », selon la procureure

D’après la procureure de la République à Dijon, l’attaque de dimanche ne relevait « absolument pas d’un acte terroriste ». Son auteur souffrait d’une « pathologie psychiatrique ancienne et lourde ». Aucun lien avec l’EI ou la religion n’a été établi.

La procureure de la République de Dijon, Marie-Christine Tarrare, a affirmé lundi 22 décembre que l’attaque de dimanche 21 décembre contre des piétons n’était pas "un acte terroriste" et que son auteur souffrait d’une "pathologie psychiatrique ancienne et lourde".

Le conducteur de la voiture, qui a foncé sur des passants dimanche soir à Dijon blessant treize personnes, a une "pathologie psychiatrique ancienne et lourde" pour laquelle il a fait "157 passages en unité psychiatrique", a précisé Marie-Christine Tarare. "Il présente une psychose ancienne qui peut être qualifiée de délire mystique et c’est aussi un ancien toxicomane, qui peut être traité pour les suites de cette toxicomanie", a précisé la procureure pour qui sa pathologie est "évidente".

Aucun lien avec l’État islamique

"Il ne s’agit pas d’un acte terroriste", a-t-elle affirmé au cours d’une conférence de presse, précisant que le chauffeur reconnait avoir agi "volontairement" et "seul".

Les conclusions de la fouille du véhicule et de la perquisition effectuée au domicile du conducteur, qui vivait chez ses parents, vont dans le même sens. "Il n’y a jamais eu de drapeau (de l’organisation de l’État islamique), on n’en a pas trouvé dans le véhicule", a expliqué Marie-Christine Tarare. "Il n’a pas du tout été mis en évidence de tracts, d’affichettes ou de livres en lien avec l’État islamique, on n’a absolument rien trouvé". D’après le parquet, l’homme n’avait même pas de connexion Internet à domicile.

L’homme de 40 ans est né à Strasbourg, il est de nationalité française, sa mère est algérienne et son père marocain. Selon la procureure, sa mère l’ayant vu quitté le domicile familial très énervé dimanche soir, s’est inquiétée pour lui et a appelé la police, craignant surtout un passage à l’acte suicidaire.

Toujours d’après les explications de sa mère rapportées par la procureure, l’homme, qui portait une djellaba, n’était devenu religieux que "depuis quelques jours" voir "une semaine".

Au moment des faits, l’individu, malade, a crié "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand en arabe, NDLR), selon plusieurs témoins. Il a déclaré aux enquêteurs avoir utilisé cette expression pour se "donner du courage". "J’ai crié ‘Allah Akbar’ pour annihiler tout esprit critique", a-t-il expliqué.

Représailles pour les victimes tchétchènes

Selon le parquet de Dijon, les motivations de son geste restent "floues et peu cohérentes". Au moment de son interpellation il a indiqué qu’il avait agit "en réaction au traitement infligé aux enfants de Palestine" a déclaré la procureure. Mais lors des premières déclarations qu’il a faites le chauffard a expliqué "qu’alors qu’il était chez lui hier après-midi et qu’il regardait une émission de Noel à la télévision, il avait été pris par une bouffé d’empathie pour les enfants de Tchétchénie et pour la manière dont les Tchétchènes étaient victimes de tortures".

Sur les treize victimes du chauffard, huit personnes sont encore hospitalisée mais leurs vies ne sont pas en danger. La plus jeune victime, un enfant de 13 ans a pu sortir de l’hôpital. "Il reconnait parfaitement les faits et avoir agit volontairement, il a bien compris qu’il a fait du mal aux personnes percutées", explique la procureure de la République.

La police judiciaire continue ses investigations et sa garde à vue sera prolongée en fin de journée. "Cette personne devrait être déférée demain sous cette qualification pénale de tentative d’assassinat avec des réquisitions de placements sous mandats de dépôt", a indiqué la procureure de la République. S’en suivront des expertises complémentaires pour déterminer le degré de responsabilité du chauffard au moment de son passage à l’acte.

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