L’agence santé-environnement met en garde contre les nanos

« Les nanos sont maintenant présents dans tout notre quotidien », a déclaré hier le directeur général de l’Afsset Martin Guespéreau, en présentant un rapport sur les risques liés aux nanomatériaux pour la population et pour l’environnement. Informer les consommateurs grâce à un étiquetage clair, assurer la traçabilité des nanomatériaux figurent parmi les principales recommandations de l’Afsset à l’issue de cette mission confiée en 2008.

Plus de mille produits de consommation courante – raquettes de tennis, crèmes solaires, sel de cuisine, emballages alimentaires, vêtements – peuvent contenir des nanomatériaux. Dans la moitié des cas, il s’agit des nanoparticules d’argent dont les propriétés antimicrobiennes sont exploitées pour des applications très diverses : chaussettes sans odeur, ustensiles de cuisine, pansements, tissus pour les grands brûlés, produits d’hygiène…

Les nanotechnologies concernent des structures ou particules dont l’une au moins des dimensions est comprise entre 1 et 100 nanomètres (milliardième de mètre). Leurs effets sur la santé et l’environnement restent mal connus. A cette échelle, la matière acquiert des propriétés nouvelles, intéressantes à exploiter, qui compliquent toute analyse de toxicité, celle-ci pouvant varier en fonction de la forme, de la surface des nanoparticules ou nanotubes.

« Ce n’est plus la substance qui détermine l’effet », changer la taille d’une nanoparticules peut suffire à en « changer l’effet », a souligné M. Guespéreau, notant que l’OCDE a fixé « 59 paramètres » pour définir les nanomatériaux.

Il faut « accélérer la recherche », ajoute-t-il, relevant que seulement 2 % des études publiées sur les nanomatériaux concernent leurs risques éventuels, alors que tout le reste est consacré à leur développement. L’Afsset devrait, d’ici deux ans, établir une « grille d’évaluation » permettant un premier classement en fonction des risques. Elle a passé au crible 4 des 246 produits de consommation avec nanos identifiés sur le marché français : chaussettes « antibactériennes », lait solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane (Ti02) pour mieux protéger contre les UV, ciment auto-nettoyant au Ti02 pouvant présenter des risques pour les bricoleurs ou professionnels, silice alimentaire nanométrique pour éviter que sel ou sucre en poudre s’agglomère.

Le jugement final est « plutôt sévère pour les chaussettes » qui peuvent avoir « un impact sur l’environnement absolument majeur » à cause du nanoargent disparaissant dans l’eau de lavage et risquant de perturber les stations d’épuration ou certains poissons, selon M. Guespéreau, qui recommande leur interdiction.

Leprogrés.fr

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