L’UMP redouble ses attaques contre le secrétaire général de l’Elysée

L’opposition a redoublé ses attaques mardi contre le secrétaire général de l’Elysée dans l’affaire du déjeuner Fillon-Jouyet, qui place l’ex-Premier ministre UMP dans une posture délicate tandis que Nicolas Sarkozy cible « le pouvoir en place ».

Les leaders socialistes ne se sont pas précipités de leur côté pour défendre Jean-Pierre Jouyet, qui fut ministre de l’ancien chef de l’Etat et dont le revirement sur la teneur de sa conversation avec François Fillon donne une impression d’amateurisme.

Tout en se refusant à commenter l’affaire, le Premier ministre Manuel Valls en a appelé au respect de la justice et au "rassemblement" qui devait selon lui "s’imposer" en ce jour du 96e anniversaire de l’Armistice de 1918.

"Il y a des débats qui abaissent le niveau politique. J’en appelle au respect de la justice, des hommes et des Francais", a-t-il dit sur France 2.

Lors d’un repas fin juin, François Fillon aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy en faisant accélérer les procédures judiciaires à son encontre pour ne pas "le laisser revenir" en politique, écrivent dans un livre les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Après un démenti, Jean-Pierre Jouyet est revenu sur ses dires, affirmant que François Fillon lui avait effectivement parlé de deux affaires : le dossier Bygmalion, un système présumé de fausses factures pour financer le dépassement du plafond des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 et celui du paiement des pénalités liées à l’invalidation de ces comptes.

François Fillon, qui dément avoir tenu de tels propos et crie au complot, a amorcé une contre-attaque en préparant une plainte en diffamation et en réclamant devant la justice une copie intégrale de l’enregistrement de Jean-Pierre Jouyet effectué par les journalistes du Monde.

Son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, a précisé que la plainte viserait "au premier chef" le secrétaire général de l’Elysée. "La vérité est inexorable, elle va arriver, on va savoir qui a fait quoi", a-t-il dit sur i&gt,Télé.

Dans le Figaro, Antoine Gosset-Grainville, ex-directeur adjoint de cabinet de François Fillon à Matignon, puis bras droit de Jean-Pierre Jouyet à la Caisse des dépôts, a assuré de nouveau qu’à aucun moment l’ancien Premier ministre n’avait sollicité une intervention lors de ce déjeuner, auquel il participait.

"Si ce que M.Antoine Gosset-Grainville dit est exact, il y a une crise politique majeure", a réagi sur BFM-TV Claude Guéant, ancien secrétaire de l’Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. "La question du rôle joué par François Hollande est posée".

"Que vaut la parole du secrétaire général de l’Elysée ? Que vaut la parole de quelqu’un qui dément un démenti ?", a dit pour sa part Jérôme Chartier, un proche de François Fillon pour qui l’accusé est bel et bien Jean-Pierre Jouyet.

"Il doit venir ici, il doit venir s’expliquer, dire à tous les Français si oui ou non François Fillon l’a sollicité pour faire accélérer le calendrier judiciaire de Nicolas Sarkozy", a-t-il dit sur France info.

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