L’UE ne pourra faire face qu' »unie » à la crise migratoire (Timmermans)

L’Europe doit agir "ensemble et unie" si elle veut faire face avec succès à la crise migratoire, a jugé vendredi le numéro deux de la Commission européenne, Frans Timmermans, concluant une visite en Grèce sur l’île de Kos où il a été pris à partie par des habitants.

"Nous vivons un moment de vérité dans l’histoire européenne. Nous pouvons réussir, ensemble et unis, ou nous pouvons échouer chacun à sa propre façon, dans son propre pays, ou sur ses propres îles", a affirmé M. Timmermans lors d’une conférence de presse sur l’île, une des plaques tournantes des flux d’exilés en Egée orientale.

"Une Europe sans frontières ne peut pas survivre (….) mais l’Europe ne peut pas non plus survivre si nous cédons sur nos valeurs et nos obligations légales" envers les réfugiés, a-t-il relevé, alors que les Européens sont divisés entre partisans de plus d’ouverture et chantres d’un verrouillage accru des frontières.

Une vingtaine d’habitants dont des partisans d’extrême-droite ont pris à partie M. Timmermans et le commissaire européen aux questions migratoires, le Grec Dimitris Avramopoulos, à leur entrée et sortie de la mairie.

"Traitres", "Vous ne pouvez même pas garder les frontières" leur ont lancé ces protestataires, dont certains ont jeté des oeufs vers le convoi officiel.

M. Timmermans a également appelé la Grèce à garantir des conditions "décentes" d’accueil aux arrivants et assurer le tri entre migrants afin de "garantir le départ rapide de ceux non éligibles à l’asile".

Plus de 230.000 migrants sont entrés en Grèce par la Méditerranée depuis janvier.

La Grèce pourra bénéficier de 474 millions d’euros d’ici 2020 pour mettre en place les infrastructures requises, a souligné M. Avramopoulos.

Une première enveloppe de 33 millions d’euros peut être débloquée dès la semaine prochaine si le pays se dote, comme prévu, d’une autorité de gestion de ses fonds, a-t-il précisé.

D’ores et déjà, l’Allemagne a annoncé vendredi le doublement de son aide à la Grèce, qui s’élève désormais à 2,4 millions d’euros, pour faire face à l’afflux de réfugiés.

"Nous soutenons solidement Athènes pour qu’ils soient en position de faire face à leur tâche", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dans un communiqué.

Les îles grecques, surtout Lesbos et Kos, sont débordées par la vague migratoire et les incidents entre Syriens et Afghans ou entre migrants et la police sont fréquents.

Amnesty international a saisi l’occasion de la visite des responsables européens pour réclamer "la fin des souffrances des milliers de migrants dont de nombreux enfants" qui vivent dans des conditions "inhumaines".

L’organisation a affirmé avoir été témoin jeudi soir "d’une attaque violente contre des migrants par un groupe de 15 à 25 personnes qui les ont agressés physiquement en tenant des matraques et en criant +rentrez dans votre pays+".

Amnesty a assuré que la police "n’a pas dans un premier temps essayé d’arrêter les attaques et n’est intervenue qu’après les agressions physiques en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule".

La police a démenti ces incidents. Selon elle, une dispute a eu lieu entre des migrants rassemblés devant le commissariat, qui ont jeté des pierres contre les policiers. Ces derniers ont répondu en faisant usage de gaz irritants.

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