L’UE appelle le Parlement libyen à voter sa confiance au gouvernement d’union

La chef de la mission de l’Union européenne (UE) en Libye, en visite à Tripoli mardi, a exhorté le Parlement à tenir une séance de vote "le plus tôt possible" pour accorder sa confiance au gouvernement d’union.

"Nous appelons (le Parlement) à tenir une session le plus tôt possible", a déclaré Nataliya Apostolova lors d’une conférence de presse conjointe, aux côtés de deux diplomates italien et allemand dans la base navale de Tripoli.

Même si l’Union européenne "a déjà reconnu le gouvernement d’union et qu’elle travaille déjà avec lui, nous souhaitons cependant que cette procédure (politique) soit complétée", a expliqué la diplomate européenne.

Issu d’un accord politique signé entre certains représentants des factions rivales libyennes au Maroc fin 2015 sous l’égide de l’ONU, le gouvernement d’union s’est autoproclamé en fonctions le 12 mars sur la base d’un communiqué d’une centaine de parlementaires (sur 198).

Le Parlement libyen basé à Tobrouk, dans l’est du pays et reconnu par la communauté internationale, devait depuis plusieurs semaines voter pour consacrer la légitimité du gouvernement. Faute de quorum ou en raison de dissensions, ce vote a été repoussé à plusieurs reprises.

Dans une déclaration publiée jeudi, une majorité de députés du Parlement (102) de Tobrouk a exprimé sa confiance à ce gouvernement, expliquant avoir été empêchés de voter formellement.

Ils demandent que "la session lors de laquelle les ministres prêteront serment soit organisée d’ici la fin de cette semaine dans un autre lieu que Tobrouk.

Arrivé le 30 mars à Tripoli par la mer, le Premier ministre Fayez al-Sarraj et d’autres membres de son gouvernement se sont installés temporairement dans la base navale de Tripoli.

Ce gouvernement a pris ces derniers jours le contrôle de huit ministères dont celui des Affaires étrangères, renforçant ainsi le contrôle des nouvelles autorités sur les rouages de l’Etat.

Malgré le soutien d’acteurs économiques et sécuritaires clés, le gouvernement d’union préfère que ses ministres prêtent serment devant le Parlement reconnu avant de commencer à travailler.

Mme Apostolova, nommée en 2013, a indiqué que l’Union européenne encourage le gouvernement d’union à "prendre ses fonctions exécutives le plus tôt possible car le peuple libyen a besoin de changement".

Les capitales européennes sont préoccupées par la poussée du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Libye et par les nouveaux flux de migrants qui tentent de rejoindre l’Italie depuis ce pays.

Elles envisagent notamment de former les garde-côtes libyens et d’élargir le mandat de Sophia, l’opération navale de l’UE de lutte contre les passeurs de migrants au large de la Libye mise sur pied à l’été 2015.

Mme Apostolova dit avoir évoqué, lors d’entretiens avec les membres du gouvernement, les "mesures sécuritaires sur le terrain" et les moyens d’aider le gouvernement "à former une véritable armée et police".

C’est la première visite de la chef de la délégation de l’UE en Libye depuis la formation du gouvernement d’union.

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