L’UE adopte à une « large majorité » la relocalisation de 120.000 réfugiés
Les ministres de l’Intérieur des 28 Etats membres de l’Union européenne, réunis en Conseil Affaires Intérieures, ont approuvé mardi à « une large majorité » la relocalisation de 120.000 réfugiés, a annoncé la présidence luxembourgeoise de l’UE.
La réunion s’annonçait difficile, en raison notamment de la farouche opposition de certains pays, qui rejetaient le système de quotas de réfugiés proposés par la Commission européenne. Aujourd’hui, la République tchèque, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont ainsi voté contre cette répartition. La Finlande a décidé de s’abstenir.
Déjà avant ce Conseil, certains Etats membres, dont l’Allemagne, ont brandi la menace d’un "vote à la majorité qualifiée" pour imposer aux pays récalcitrants une répartition des réfugiés. Prévus par les traités européens, le vote à la majorité qualifiée exige que 55pc des Etats de l’UE représentant au moins 65pc de sa population votent cette mesure, qui s’imposerait alors à l’ensemble des 28 pays de l’UE.
En vertu de la proposition de la Commission, 120.000 réfugiés devraient être déplacés depuis notamment l’Italie et la Grèce. Ce nombre vient s’ajouter au régime initial pour relocaliser 40.000 demandeurs d’asile, approuvé par le Parlement le 9 septembre et par le Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l’UE le 14 septembre, ce qui porte le nombre total de personnes à relocaliser à 160.000.
Mercredi, le Sommet européen extraordinaire convoqué par le président du Conseil européen, Donald Tusk, devra s’atteler sur la discussion de questions relatives au soutien des Etats membres de première ligne, à la coopération avec les pays des Balkans occidentaux, la Turquie et les pays limitrophes de la Syrie, à l’appui budgétaire au Haut Commissariat pour les réfugiés et au Programme alimentaire mondial, ainsi qu’à la mise en œuvre des conclusions sur le retour et la réadmission.
Outre la répartition des demandeurs d’asile, les dirigeants des 28 devraient également échanger leurs vues sur les efforts diplomatiques pour résoudre la crise en Syrie, qui est à l’origine d’une bonne partie des flux des réfugiés en Europe.