L’ONU interpellée sur les risques sécuritaires posés par la persistance du conflit artificiel autour du Sahara

Plusieurs ONG, pétitionnaires et experts internationaux intervenant, lundi à New York, dans le cadre de la 4ème Commission des Nations Unies, ont interpellé l’ONU sur les risques sécuritaires liés à la persistance du conflit artificiel autour du Sahara, et qui menacent l’ensemble de la région voire même le continent entier.

Les intervenants ont attiré l’attention des participants à cette commission, dont notamment des Etats membres, des ONG et des juristes, sur la corrélation manifeste entre terrorisme et séparatisme, avertissant que les groupes terroristes, qui pullulent dans la région du Sahel, saisissent les moindres occasions pour intervenir dans les camps de Tindouf où le risque de la radicalisation a été à plusieurs reprises relevé par les rapports d’organisations internationales et d’organes de presse.

A cet égard, l’expert en questions de sécurité, Gisli Bjornsson, a mis en garde contre la menace grandissante de l’insécurité dans une région du Sahel qui s’étend de l’océan atlantique jusqu’en Somalie, notant que les mouvements islamistes et les groupes séparatistes ont trouvé "un sanctuaire dans plusieurs pays de la région" et continuent à se servir de "centaines d’organisations terroristes" pour mettre en marche leurs desseins funestes.

Les groupes terroristes et criminels qui s’engagent dans des activités transfrontalières continuent, de leur part, à profiter de la situation dans les camps de Tindouf pour "y recruter massivement", laissant poindre un risque insondable de radicalisation au vu et au su des dirigeants du polisario, a-t-il dit.

"Le terrorisme et le séparatisme font le lit du phénomène de recrudescence de la violence et de l’instabilité dans certains pays de la région, et risquent de faire voler en éclats la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région", a mis en garde l’expert international, ajoutant que la porosité des frontières les a rendues vulnérables aux groupes de trafiquants de drogues, d’armes mais aussi d’être humains.

De son côté, José Maria Gil Garre, expert international en sécurité et les questions liées au terrorisme, a mis en exergue l’existence d’une "porosité extrême entre des éléments du front polisario et les groupes terroristes, djihadistes et de criminalité organisée".

Ce chercheur de renom a souligné que la persistance du statu quo ne bénéficie qu’au djihadisme et au terrorisme, rappelant à l’assistance que ces deux phénomènes ont bénéficié du vide créé par le printemps arabe pour semer le chaos.

"L’analyse sécuritaire nous pousse à conclure que tout scénario de conflit au Sahara serait mis à profit par les terroristes djihadistes, car nous avons déjà vu ce scénario dans un passé récent", a encore prévenu M. Gil Garre.

Cette mise en garde a été exprimée également par Vanessa Pellegrin, journaliste et experte en matière de sécurité, qui a souligné que les liens entre le polisario et les groupes terroristes compromettent non seulement la stabilité et la sécurité du voisinage immédiat, "mais celle de l’ensemble du continent africain".

Citant un récent rapport du centre CNA pour les études stratégiques, Mme Pellegrin a noté qu’Al Qaida dans le Maghreb islamique (AQMI) a réussi à profiter de la situation pour infiltrer les camps de Tindouf, notant l’existence d’indices compromettants qui prouvent la collusion entre des membres du polisario et les groupes terroristes qui sévissent dans la région.

Les camps de Tindouf sont devenus un terreau fertile pour le recrutement par les groupes djihadistes "en raison du désespoir qui ronge la population des camps", a encore déploré Mme Pellegrin, soutenant que ce désespoir est le fruit de l’intransigeance du polisario "qui persiste à bloquer toute voie pouvant mener à un règlement du conflit".

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