L’Islam aux Etats-Unis, entre le passé et le présent, au centre d’un colloque à Rabat

L’Islam aux Etats-Unis, entre le passé et le présent, est le thème d’un colloque organisé, vendredi à Rabat, avec la participation d’une pléiade de chercheurs marocains et américains.

Initiée sous le thème "Les pères fondateurs des Etats-Unis et l’Islam", par la moroccan-american Freindship Foundation, en collaboration avec le Cercle Jefferson-Paris et l’ambassade des Etats-Unis à Rabat, cette rencontre a été l’occasion de jeter la lumière sur plusieurs aspects des relations entretenues par les Etats-Unis et le monde musulman.

Ainsi, M. Robert Allison, professeur à l’université Suffolk a indiqué que les pères fondateurs des Etats-Unis, pour qui l’Afrique du nord reflétait leurs aspirations pour une société libre et homogène, procédaient avec pragmatisme pour prendre connaissance des expériences de cette région en matière de gestion de la pluralité culturelle au sein de la même société.

Mettant en avant l’ouverture de Thomas Jefferson sur l’Islam, soit en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis à Paris ou durant son mandat présidentiel, M. Allison s’est arrêté sur plusieurs étapes ayant jalonné le contact entre les Américains et l’Islam durant les années 70 et 80 du 18-ème siècle, notamment la signature du traité de paix et d’amitié avec le Maroc, le plus ancien du genre dans l’histoire du nouveau monde.

De son côté, M. Mokhtar Ghambou, professeur chercheur a focalisé sur l’aspect humain de ces relations à travers l’histoire de gens ordinaires, comme Mustapha Zemmouri, réduit en esclavage en Amérique, avant de réussir de tisser des liens avec la population et obtenir son affranchissement, affirmant qu’un regard sur l’histoire des relations entre l’Etats-Unis et le monde islamique est de nature à ouvrir la porte au changement de l’actuelle vision dominée par les tensions et la divergence.

Pour sa part, M. Hassan Aourid, professeur et penseur, a souligné l’influence réciproque qui a marqué les relations entre le monde islamique et les Etats-Unis, notamment au niveau de l’imaginaire collectif, précisant que les musulmans de l’Afrique de l’ouest, victimes de la traite négrière, ont participé au façonnement de la personnalité américaine au fil des décennies.

En revanche, les Etats-Unis ont largement contribué au soutien des mouvements revendiquant l’indépendance dans plusieurs pays islamiques, à travers les 14 points de Wilson, la Charte de l’Atlantique de 1941 ou la conférence d’Anfa, a-t-il précisé, observant que, pour plusieurs raisons, dont la guerre froide, ces relations ont pris un autre tournant, notamment après la guerre de 1967.

M. Paul Heck, professeur à l’université Georges Touwn, a évoqué, lui, le vécu des musulmans aux Etats-Unis, affirmant que cette communauté dispose des garanties liées à la liberté du culte, conformément à la constitution américaine qui n’établit aucune distinction entre les religions.

Soulignant l’importance pour les Musulmans de se trouver une place dans la personnalité américaine, à l’instar des autres groupes religieux ou ethniques qui connaissaient les mêmes difficultés de discrimination, il a indiqué que la communauté musulmane était engagée dans cette voie et a adhéré avec force, depuis les attaques du 11 septembre, aux efforts de dialogue entre les religions et la défense des droits individuels, qui constituent un des traits caractéristiques de la personnalité américaine.

Intervenant à cette occasion, Mme Yasmine Hasnaoui, présidente du moroccan-american Freindship Foundation, a souligné que cette rencontre vise à couper avec les stéréotypes séparant Musulmans et Américains et à instaurer une plateforme de dialogue de haut niveau intellectuel et scientifique pour partager les connaissances sur cette question.

Cette rencontre a été, en outre, marquée par la signature d’un accord de coopération entre le moroccan-american Freindship Foundation et le Cercle Jefferson-Paris.

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