"L’EI n’a rien à voir avec l’islam"
Ensuite, ses bourreaux ont jeté le corps mutilé dans sa cellule, avec la tête sur la poitrine. Tout comme lui, le prisonnier en question était soupçonné d’espionnage. Après avoir vu l’horreur de très près, Ebrahim est parvenu à s’échapper miraculeusement. Il a fui vers l’Allemagne et s’est rendu aux autorités. Il comparaît cette semaine devant le tribunal de Celle, au Nord-Est de la ville d’Hanovre. "Je préfère la prison allemande à la ‘liberté’ en Syrie? L’EI n’a rien à voir avec l’islam", dit-il.
L’été dernier, le jeune homme de 26 ans s’est rendu en Syrie, via la Turquie. Il a été recruté par Yassin Ousaiffi, actuellement juge de la Charia (loi islamique) là-bas. A l’époque, il était actif dans une mosquée de Wolfsbourg comme recruteur pour l’EI. "C’est un faux prédicateur", peste Ebrahim.
"Qui ne voudrait pas quatre femmes, franchement?
Selon ses dires, il aurait succombé à la tentation de l’Etat islamique parce qu’on lui avait promis quatre femmes et une belle voiture. "Honnêtetement, qui ne voudrait pas avoir quatre femmes? Si on m’avait demandé de rejoindre un groupe de rock jamaïcain ou Hells Angel’s aux Etats-Unis, j’aurais dit ‘oui’ aussi".
Le parcours d’Ebrahim est caractéristique de nombreux jeunes désoeuvrés en Allemagne. Ses parents ont débarqué dans les années 70 pour travailler dans l’usine Volkswagen à Wolfsbourg. Après son échec scolaire, il a sombré dans l’alcool, la drogue et s’est reconverti comme masseur thérapeutique. Il a même rallié les rangs du Parti Social Démocrate, ce qui lui a justement valu les pires suspicions des djihadistes. Le jeune homme a promis de raconter toute son histoire et de dénoncer la supercherie de l’Etat islamique.