L’Arabie saoudite accueille deux millions de pèlerins

Des centaines de milliers de pèlerins musulmans du monde entier se pressaient lundi pour participer au Hajj en Arabie saoudite, où la sécurité a été renforcée avec l’entrée en guerre contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI).

"Labeyka Allahuma Labeyk" ("Me voici Dieu, à ton service"), chantaient à l’unisson des personnes âgées, le dos courbé et marchant avec une canne. D’autres, assises sur des fauteuils roulantes, se frayaient péniblement un chemin vers la Grande Mosquée de La Mecque, où des dizaines de fidèles tournaient déjà autour de la Kaaba sacrée.

Près de deux millions de personnes sont attendues, notamment d’Asie et d’Afrique, pour le grand pèlerinage annuel, appelé Hajj, qui commence officiellement jeudi.

Outre des mesures sanitaires liées à Ebola, les autorités ont renforcé la sécurité, alors que le royaume saoudien, chef de file des pays arabes du Golfe, s’est engagé militairement la semaine dernière aux côtés de Washington dans la guerre contre l’EI en Syrie.

S’exprimant après une parade militaire, le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef, s’est montré rassurant dimanche. Il a affirmé que son pays était capable d’assurer la sécurité du Hajj et qu’il agirait "de manière décisive" en cas de menaces de la part de l’EI "et d’autres" groupes extrémistes.

Le prince est réputé pour sa fermeté face à Al-Qaïda, qu’il a réprimé sans merci après une série d’attaques en Arabie saoudite il y a une décennie.

Mohamed ben Nayef a demandé aux pèlerins d’éviter les slogans "politiques et idéologiques" pendant le Hajj, selon l’agence officielle saoudienne SPA.

L’Arabie saoudite, qui abrite les deux plus hauts lieux saints de l’islam, a mobilisé 85.000 agents pour assurer le bon déroulement du pèlerinage.

En dépit des inquiétudes sanitaires liées à Ebola et au coronavirus MERS, dont le royaume est le premier foyer au monde, un sentiment de ferveur tranquille était perceptible parmi les pèlerins.

"Je n’ai jamais ressenti une telle sensation de bonheur", a témoigné Aisha, une Algérienne de 50 ans, la bouche recouverte d’un masque médical, en marchant main dans la main avec son fils Ahmed.

– Pas d’Ebola –

L’Arabie saoudite a interdit l’entrée sur son territoire aux ressortissants de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par le virus Ebola qui a tué plus de 3.000 personnes cette année en Afrique de l’ouest.

Cependant, le Nigeria, où huit morts ont été dénombrés, a été autorisé à envoyer des pèlerins au plus grand rassemblement de musulmans au monde.

Comme tous ses concitoyens, Saeed Amisuc a dû remplir deux formulaires, un au Nigeria et un autre en Arabie, assurant ne pas s’être rendu dans une localité affectée par Ebola et ne pas avoir été en contact avec un malade.

Ces pèlerins ont, en outre, dû se soumettre à un test médical et leur température a été prise à la fois au Nigeria et à l’aéroport de Jeddah, premier point d’entrée pour les personnes se rendant à La Mecque.

"On nous a dit de nous laver les mains avec du savon" avant de faire quoi que ce soit, indique Saeed Amisu.

Une telle concentation d’individus en un même lieu "accroît le risque d’épidémie de maladies infectieuses", a souligné le ministre de la Santé Adel Fakieh.

Ahmed, l’Algérien, se fait l’écho de ces inquiétudes sanitaires: "nous essayons de nous tenir à l’écart de certaines nationalités, d’éviter les endroits fermés et de porter en permanence les masques (médicaux) en dépit de la chaleur".

Jusqu’ici, aucun cas d’Ebola n’a été signalé et le dernier décès consécutif au coronavirus MERS a été annoncé jeudi dernier à Najran.

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