L’Allemagne ne peut « nous faire peur par des menaces » (Erdogan)

L’Allemagne ne peut "nous faire peur par des menaces", a indiqué, vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, en réaction aux propos de responsables allemands sur des mises en garde pour les voyages en Turquie pour cause de sécurité. "Nous ne sommes pas un État de tente ou de tribu", a fustigé le chef de l’État, condamnant fermement "les explications anti-Turquie du gouvernement allemand depuis quelques temps".

"La justice turque est plus indépendante que la justice allemande et personne n’aurait la force de tâcher la Turquie", a affirmé le président Erdogan.

Les relations entre Ankara et Berlin connaissent un nouveau plus bas au milieu d’une guerre de mots après que les déclarations accusatrices notamment du chef de la diplomatie allemand Sigmar Gabriel menaçant de réviser le processus d’adhésion, déjà au point mort, de la Turquie à l’Union européenne et exhortant les allemands à ne pas se rendre en Turquie en raison de problèmes de sécurité en pleine haute saison touristique en Turquie.

L’Allemagne a été le principal émetteur touristique à destination de la Turquie avec 3,890 millions de visiteurs en 2016.

"Nous avons besoin que nos politiques en faveur de la Turquie soient réorientées et prennent une nouvelle direction", a soutenu le ministre allemand qui a accusé Ankara de violations systématiques de l’État de droit à la suite du maintien en détention de six militants de droits de l’homme arrêtés le 5 juillet courant dont l’allemand Peter Steudtner, poursuivi pour "terrorisme".

Berlin a, en outre, menacé de s’opposer à la renégociation de l’union douanière, de soutenir les probables sanctions et de revoir l’attribution des fonds européens de pré adhésion de la Turquie à l’UE.

Le ministère turc des Affaires étrangères a, jeudi, dénoncé "la discourtoisie diplomatique" des propos de responsables allemands à la suite de cette détention, notant que leurs explications "sont inadmissibles et manifestent le double standard vis-à-vis de la justice" de ceux "qui accueillent, à bras ouverts, les membres d’organisations terroristes visant la Turquie et qui empêchent leur extradition".

"Personne ne pourrait intervenir dans la justice turque", a indiqué le communiqué du ministère turc des Affaires étrangères, soulignant que la constitution "garantit qu’aucun organe, aucune instance et aucun individu ne peut donner d’instruction, d’ordre, de conseil ou suggestion aux tribunaux pendant l’exécution du pouvoir juridique".

Atlasinfo avec MAP

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