Kerry à Davos: la lutte antiterroriste ne doit pas céder aux dérives islamophobes

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a affirmé, vendredi devant le Forum mondial de Davos (Suisse) que la lutte contre le terrorisme ne doit pas céder aux dérives islamophobes ou à l’amalgame entre religion et violence.

"La lutte contre le terrorisme est une lutte du monde civilisé pour défendre ses valeurs", a déclaré M. Kerry dans une allocution à l’occasion du 45 e sommet de Davos en présence de 2500 décideurs politiques et économiques des quatre coins de la planète.

Le chef de la diplomatie américaine a estimé que l’extrémisme "n’est pas une question de foi ou de religion, mais le fait d’individus organisés en réseaux".

Dans la lutte antiterroriste internationale, a-t-il dit, "il n’y pas de place pour les divisions confessionnelles, pas de place pour l’islamophobie ou l’antisémitisme". La plus grande erreur que nous puissions faire est d’accuser des musulmans pour des crimes qu’ils n’ont pas perpétrés, des crimes auxquels l’immense majorité des musulmans est opposée, a averti M. Kerry.

Il a dans ce contexte énuméré une série de "crimes atroces" commis par les groupes extrémistes Etat islamique en Irak et en Syrie et Boko Haram au Nigeria. "Ce sont des crimes que les musulmans et leurs chefs spirituels rejettent" a-t-il fait valoir, tout en affirmant que le risque d’amalgame existe et il faut à tout prix le combattre.

A l’instar du président français François Hollande qui a pris la parole à la même tribune plus tôt, Kerry a appelé les milieux économiques présents dans l’assemblée à se mobilser contre l’extrémisme violent. "Nous sommes face à un immense défi, qui nous concerne tous qui nécessite d’importantes ressources", a-t-il recommandé.

Le secrétaire d’Etat américain a insisté pour que des fonds suffisants soient mobilisés "comme nous avons été capables de le faire il y a 70 ans pour faire face au fascisme."

Il a relevé que le sommet contre l’extrémisme, prévu le 18 février à Washington en présence d’acteurs politiques, économiques et de la société civile, devrait représenter une première étape dans ce sens.

Le secrétaire d’Etat américain a également annoncé qu’il se rendrait "dans quelques jours" au Nigeria, pays aux prises avec le groupe extrémiste Boko Haram.

Le forum de Davos, qui réunit chaque année les leaders économiques et plus influents du monde, a placé les risques géopolitiques au cœur de ses travaux qui se sont ouverts mercredi dernier.

Que ce soit la menace terroriste, la cybercriminalité, le risque financier, les incertitudes provoquées par la chute des cours du pétrole, Davos 2015 explore, selon ses organisateurs, "les peurs et les dangers qui pourraient compromettre l’économie mondiale".

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