Journalistes de l’AFP agressés: l’armée israélienne suspend un officier

L’armée israélienne a suspendu l’officier chargé des opérations au cours desquelles deux journalistes de l’AFP ont été agressés par des soldats et leur équipement emporté et détruit vendredi en Cisjordanie occupée, a indiqué son porte-parole à l’AFP samedi soir.

"L’officier chargé des opérations sur le terrain a été suspendu de service opérationnel jusqu’à nouvel ordre", a dit le colonel Peter Lerner à l’AFP en précisant qu’il s’agissait d’une première mesure "immédiate" dans l’attente d’autres "mesures disciplinaires" contre l’officier en question ou d’autres soldats.

Les investigations sont toujours en cours pour établir les responsabilités, a-t-il ajouté.

L’armée israélienne considère les faits survenus vendredi comme "graves" et "exceptionnelles", a-t-il dit, assurant que l’armée israélienne en tirerait les leçons dans ses relations avec les médias.

Les deux journalistes de l’AFP, le vidéaste italien Andrea Bernardi et le photographe palestinien Abbas Momani, couvraient des heurts entre Palestiniens et soldats israéliens à Beit Furik près de Naplouse (nord de la Cirsjordanie) vendredi après des funérailles quand ils ont été violemment pris à partie par les soldats.

Les soldats les ont menacés de leurs armes, frappés et bousculé. Andrea Bernardi a été jeté à terre, y a été maintenu un genou sur la poitrine et un pistolet sur le visage, jusqu’à ce qu’il parvienne à extirper une carte de presse.

Les journalistes étaient identifiables comme membres de la presse, non seulement par leur équipement mais par leurs gilets siglés "presse". Ils avaient été autorisés préalablement à approcher les lieux.

Les soldats ont brisé une caméra et un appareil photo, qu’ils ont emportés ainsi qu’un autre appareil photo et un téléphone portable.

La scène a été filmée et mise en ligne par une société de production locale.

Dès vendredi soir, l’armée a indiqué à l’AFP qu’elle avait identifié les hommes impliqués et que des mesures disciplinaires seraient prises. Elle a aussi dit avoir récupéré du matériel. Celui-ci, sévèrement endommagé, a été restitué samedi à l’AFP, sans, notamment, les cartes mémoires des appareils.

L’AFP ainsi que l’Association représentant les journalistes étrangers en Israël et dans les Territoires palestiniens ont protesté contre l’agression des deux journalistes.

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