Jean-Marie Le Pen soupçonné d’avoir détenu un compte caché en Suisse

Le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen est soupçonné d’avoir détenu jusqu’en mai 2014 un compte bancaire « caché » en Suisse, une information qui intervient alors que le patriarche est en conflit avec sa fille Marine qui lui a succédé à la tête du parti d’extrême droite français.

"Ca fait partie de l’offensive générale lancée contre nous", a évacué mardi M. Le Pen sur la radio France Inter, en réaction à ces informations du site d’investigation en ligne Mediapart étayées par une source judiciaire.

Le parquet de Nanterre (ouest de Paris) a indiqué mardi avoir reçu la veille un signalement de la cellule de renseignements financiers Tracfin concernant des soupçons de compte bancaire caché en Suisse ayant été détenu par le président d’honneur du FN.

"Ce signalement va être étudié (…) pour décider des suites judiciaires à lui donner", a fait savoir le parquet, sans toutefois confirmer les détails et les montants évoqués par le site d’information en ligne.

D’après Mediapart, Jean-Marie Le Pen a "détenu un compte caché chez HSBC, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH), à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome, Gérald Gérin". Ce dernier est aussi l’assistant personnel de M. Le Pen.

"2,2 millions d’euros ont été déposés sur le compte de ce trust, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or", selon le site, qui précise qu’après mai 2014, ces biens auraient été transférés aux Bahamas.

"Je ne suis pas tenu de m’expliquer sur ce que dit n’importe qui, en particulier des organes para-policiers chargés de semer la perturbation dans la classe politique", a rétorqué M. Le Pen.

Ni la Compagnie bancaire helvétique ni la banque HSBC, interrogées par l’AFP, n’ont souhaité faire de commentaire.

Marine Le Pen "attend comme nous tous des éclairages et des explications de Jean-Marie Le Pen", a réagi le vice-président du FN, Florian Philippot.

Le patrimoine du tribun d’extrême droite, qui avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981, est au centre de plusieurs enquêtes. Une enquête judiciaire a ainsi été ouverte sur un enrichissement, évalué à 1,1 million d’euros, de son patrimoine entre 2004 et 2009.

Depuis début avril, le président d’honneur du Front national est par ailleurs au coeur d’une crise politique et familiale, après des dérapages verbaux sur la Shoah et l’immigration qui ont mis à mal ses relations au sein du parti d’extrême droite dirigé par sa fille Marine. Il est convoqué le 4 mai pour en répondre devant les instances de son parti.

La justice française se penche par ailleurs sur le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti. Cinq personnes physiques ainsi qu’une personne morale ont été mises en examen (inculpées) ces derniers mois.

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