Jean-François Copé : travail et ramadan pas incompatible

Jean-François Copé : travail et ramadan pas incompatible
Jean-François Copé a estimé mercredi que la mairie PCF de Gennevilliers n’aurait pas dû suspendre les quatre animateurs de colonies de confession musulmane ayant observé le jeûne du ramadan, car "personne n’a jamais démontré" que cette pratique "empêchait de travailler".

Interrogé par Europe 1 au lendemain de la polémique suscitée par cette suspension, le secrétaire général de l’UMP a expliqué qu’en tant que maire de Meaux (Seine-et-Marne) il avait été confronté à des situations similaires.

La mairie de Gennevilliers a renoncé à interdire le jeûne

Elle a fait machine arrière. La mairie de Gennevilliers a renoncé mardi à obliger ses animateurs à déjeuner pendant le ramadan, face à l’indignation soulevée par la suspension de quatre moniteurs de colonie de vacances qui jeûnaient.

La mairie communiste avait imposé aux animateurs, dans leur contrat de travail, de se nourrir et de s’hydrater "convenablement en particulier durant les repas", pour que ceux-ci soient "en pleine possession de leurs moyens physiques", au nom de la sécurité des enfants. C’est sur la base de cet article que les moniteurs ont été suspendus.

Les contrôles renforcés

Pour le maire Jacques Bourgoin, l’article litigieux du contrat a été "mal interprété". "Pour apaiser le débat", il a décidé de ne pas l’imposer au mois d’août, a expliqué la mairie dans un communiqué. En revanche, "pour conserver ses exigences en termes de sécurité physique des enfants", elle renforcera les contrôles dans ses centres de vacances.

"On est dans l’emballement et pas dans un débat serein. Beaucoup de personnes ont interprété cette décision comme une mesure de discrimination. Ce n’est pas du tout en ce sens que nous avons pris cette mesure. Il faut qu’on repose le débat mais de manière posée", a réclamé le maire au micro d’Europe 1.

Un précédent il y a deux ans

La mairie avait pris cette disposition à la suite "d’un accident qui a eu lieu il y a deux ans, où deux enfants avaient été blessés parce que la conductrice du mini-bus, qui jeûnait, avait fait un malaise", a précisé l’édile.

"C’est pour cela qu’on a ajouté cet article au contrat de travail mais comme l’article apparaît pour certains discriminatoire, on souhaite que le débat soit posé de manière sereine" à la rentrée, a poursuivi le maire.

Un député PS déplore l’attitude de la mairie

Pour Alexis Bachelay, député PS du secteur de Gennevilliers, "l’argument de la sécurité était une justification à tout prix d’une décision regrettable et contestable". "Ce contentieux est devenu une polémique nationale qui mélange les questions de droit et de laïcité", a déploré le député socialiste, qui a dit "réclamer le droit à l’indifférence" pour tous les citoyens.

Des poursuites envisagées

Les quatre animateurs envisagent quant à eux de porter l’affaire en justice, soutenus par la communauté musulmane, indignée. "Ça fait plaisir de voir qu’ils se sont remis en question. La première des choses qu’on demande -mais normalement on ne devrait même pas avoir à le faire- c’est de demander des excuses", a assuré Samir, l’un des moniteurs interrogé par Europe 1.

Des manifestations pourraient avoir lieu samedi devant l’hôtel de ville de Gennevilliers.

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