Japon: feu vert à la relance de deux réacteurs avant une nouvelle décision de justice

Le gouverneur de la préfecture de Fukui (ouest du Japon) a donné mardi le feu vert à la relance de deux réacteurs de sa province, deux jours avant une nouvelle décision de justice, a annoncé la compagnie exploitante Kansai Electric Power.

Les deux unités en question, Takahama 3 et 4, sont actuellement sous le coup du jugement d’un tribunal local qui en a bloqué le redémarrage en avril au motif que le certificat technique accordé par le régulateur l’avait été de façon indue et non rationnelle.

L’Autorité de régulation avait estimé en décembre 2014 et confirmé en février 2015 que ces deux réacteurs répondaient aux critères plus sévères imposés aux installations nucléaires pour faire face aux risques de catastrophes naturelles et d’accidents critiques, en tirant les leçons du désastre de Fukushima en 2011.

Un autre jugement, à la suite d’un recours en appel de la part de la compagnie, est attendu jeudi et, s’il contredit la précédente décision, les réacteurs pourraient en théorie être relancés dans le courant du premier trimestre 2016.

Ce couple de deux unités de Takahama était le deuxième à obtenir le certificat de sûreté.

"Le gouverneur s’est laissé convaincre que la sécurité était assurée à Takahama, mais c’est une illusion", a réagi Mamoru Sekiguchi, membre de l’organisation écologique Greenpeace, dans un courriel adressé à l’AFP.

"Il est clair que Kansai Electric et le gouvernement de Shinzo Abe ont mis une pression énorme sur la préfecture de Fukui pour obtenir l’approbation, mais c’est cette même négligence sur les questions de sécurité qui a conduit à l’accident de Fukushima en mars 2011", s’agace-t-il.

Après cette catastrophe, tous les réacteurs de l’archipel avaient été éteints progressivement (les deux derniers en septembre 2013) pour maintenance de routine et amélioration de leur sûreté.

Pour le moment, sur les 43 réacteurs restant au Japon (après la décision d’en démanteler 11, dont les six condamnés de Fukushima Daiichi), seulement deux (Sendai 1 et 2) fonctionnent, l’un depuis août, l’autre depuis octobre. Ce même mois, le gouverneur de la préfecture d’Ehime (sud-ouest) avait approuvé la remise en exploitation de la tranche numéro 3 de la centrale d’Ikata exploitée par la compagnie Shikoku Electric Power, redémarrage qui pourrait intervenir au printemps.

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