Israël refuse l’entrée à sept élus français

Parmi ces élus, Clémentine Autain, Michel Larive ou Danièle Obono. Ils souhaitent rencontrer le dirigeant palestinien emprisonné Marwan Barghouthi.

Lundi, les autorités israéliennes ont annoncé qu’elles refuseraient l’entrée sur leur territoire à des élus français qui disaient vouloir rencontrer le dirigeant palestinien emprisonné Marwan Barghouthi. « Nous n’autoriserons pas l’accès au territoire à ceux qui appellent activement à s’en prendre à Israël, en particulier quand ils demandent à rencontrer et à conforter un fieffé meurtrier comme Barghouthi, incitant ainsi à soutenir le terrorisme », a expliqué le ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan, dans un communiqué de ses services et du ministère de l’Intérieur. Les autorités israéliennes recommandent donc par avance aux élus français de « ne pas prendre l’avion du tout ».

Des élus français du Parti communiste et du parti de la gauche radicale La France Insoumise, dont quatre députés, ont quant à eux indiqué dans un communiqué qu’ils comptaient se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens du 18 au 23 novembre pour « alerter sur la situation des près de 6 000 prisonniers politiques palestiniens ». La délégation disait vouloir rencontrer Marwan Barghouthi, haut cadre du Fatah emprisonné depuis plus de quinze ans par Israël. Il est considéré comme un « terroriste » par l’État hébreu, qui lui a infligé cinq peines de prison à perpétuité pour meurtres pour son rôle dans la seconde intifada (soulèvement palestinien entre 2000-2005). Il est, au contraire, surnommé « le Mandela palestinien » par ses partisans.

« Déni de démocratie et de liberté »

La délégation française entendait aussi chercher à voir l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, en détention administrative en Israël depuis le 23 août. Salah Hamouri fait l’objet d’un ordre de détention administrative de six mois, confirmé le 22 octobre à la Cour suprême de Jérusalem. Ce régime de détention très critiqué par les défenseurs des droits de l’homme permet à Israël de priver de liberté des personnes pendant plusieurs mois renouvelables indéfiniment sans leur en notifier les raisons. Le Quai d’Orsay s’est dit, fin octobre, « préoccupé » par sa situation en s’étonnant de ne pas avoir connaissance des charges retenues et a « espéré » sa libération.

Dans un communiqué, La France insoumise a dénoncé après la déclaration israélienne un « déni de démocratie et de liberté » qui est « aussi consternant qu’inacceptable ». Le mouvement, dont quatre députés doivent participer au voyage, Clémentine Autain, Michel Larive, Danièle Obono et Muriel Ressiguier, appelle « le président de la République, le gouvernement et le président de l’Assemblée nationale à intervenir pour que cette menace d’interdiction ne soit pas rendue possible », estimant qu’« il en va de la démocratie et de la paix ». (afp)

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