Incendie criminel contre une mosquée à Copenhague, les musulmans du Danemark inquiets
Une mosquée de Copenhague a été la cible, dimanche, d’un incendie criminel, un acte qui ravive les inquiétudes des musulmans du Danemark face à la montée de l’islamophobie sur fond de campagnes agressives anti-migrants.
Il a été arrêté quelques heures après les faits et doit être déféré ce lundi devant un juge, a indiqué la police qui précise qu’il s’agit d’un Danois né en 1980, déjà mis en cause pour des actes de vandalisme.
"Nous sommes profondément choqués par ce que nous considérons comme un acte terroriste contre les musulmans du Danemark" , a déclaré à la presse le porte-parole du centre islamique, Imran Shah.
Il a ajouté que cet acte haineux a, sans doute, des motivations politiques et religieuses.
La communauté musulmane, très minoritaire dans ce pays de 5,7 millions d’habitants, se plaint d’une montée des actes haineux dans un contexte marqué par le durcissement du discours hostile aux étrangers, particulièrement les Musulmans, sur fond d’une montée en puissance de l’extrême droite.
Les actes antimusulmans se sont accrus au lendemain du double attentat de février dans la capitale danoise, attribué à un jeune Danois d’origine palestinienne.
En juin dernier, plusieurs dizaines de tombes ont été profanées dans un cimetière musulman à Copenhague, un acte à motivation politique et religieuse, selon la police.
Arrivé au pouvoir au terme de législatives marquées par la percée historique du Parti populaire danois, une formation farouchement hostile aux migrants, le nouveau gouvernement de droite danois ne cesse de réitérer sa détermination à ne plus accueillir de migrants, notamment les non occidentaux, multipliant les mesures pour rendre le pays moins attractif pour les demandeurs d’asile.
Après la décision de réduire jusqu’à 45 pc de leur montant initial les prestations allouées aux réfugiés, la ministre de l’Intégration Inger Beinov St?jberg a lancé une campagne de communication dans les journaux étrangers.
Pour elle, il est indispensable de dissuader les réfugiés, principalement des Syriens fuyant la guerre civile, qui seraient attirés par les prestations sociales danoises considérées parmi les plus élevées d’Europe.