Il est temps pour les pays maghrébins de traduire dans les faits leurs référentiels communs (SG de l’UMA)

Il est temps pour les pays maghrébins de traduire leurs référentiels communs dans les faits et en intérêts communs, afin de réaliser les aspirations des peuples de la région à un Maghreb uni et fort sur les plans politique et économique, a estimé le Secrétaire général de l’Union du Maghreb (UMA), M. Habib Benyahya

Il est temps pour les pays maghrébins de traduire dans les faits leurs référentiels communs (SG de l
Dans un entretien à la MAP, à l’occasion du 21è anniversaire de l’UMA, M. Benyahya a indiqué que la communauté a des intérêts, aussi bien économiques que sociaux au niveau des pays maghrébins, est de nature à aboutir, à terme, à la réalisation d’une entente politique entre les Etats de l’Union.

Une multitude d’analyses et de rapports, émanant tant de l’Union européenne (UE) que d’institutions internationales crédibles, telles la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement (BAD), convergent vers cette thèse, a-t-il dit, soulignant la nécessité d’opter pour cette option "en espérant qu’elle permette de réaliser l’objectif escompté".

Pour ce qui est de la relance des structures de l’UMA en dépit des contraintes politiques, M. Benyahya a fait savoir qu’"un dialogue a été engagé avec l’UE qui a oeuvré, d’une manière scientifique à consolider les relations entre ses pays membres à travers le renforcement des intérêts communs, en ce sens que l’entente politique finira par suivre".

"Il s’agit là, a-t-il expliqué, d’un conseil de nos amis européens dont la démarche a parfaitement réussi, et a été adoptée par plusieurs autres groupements, tels le Mercosur et le Conseil nordique".

Abordant la question de la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie et ses répercussions sur la coopération intermaghrébine, le secrétaire général de l’UMA a formé le voeu que les négociations en cours sur le Sahara au niveau des Nations Unies, sous la supervision du secrétaire général onusien, aboutissent à un règlement de cette question.

"En attendant l’issue de ces pourparlers, a-t-il ajouté, la coopération entre les pays du Maghreb au niveau bilatéral, est à même de contribuer à resserrer les liens et consacrer la solidarité maghrébine, en vue de garantir la libre circulation des personnes, et servir les intérêts du citoyen maghrébin, de lui ouvrir de nouvelles perspectives d’emploi et de formation et de le dissuader de penser à l’émigration clandestine ou à porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de la région".

M. Benyahya a, par ailleurs, indiqué que l’anniversaire de la création de l’UMA est un événement cher à tous les Maghrébins, à leur tête les chefs d’Etat de l’Union et tous ceux qui ont assisté à la genèse de l’UMA, depuis le sommet de Tanger (avril 1958) jusqu’à la Déclaration de Marrakech (Février 1989) annonçant la création de l’Union du Maghreb Arabe.

"Ces étapes historiques sont venues couronner la lutte commune contre le colonisateur et mettre en avant le capital historique, civilisationnel, culturel et religieux commun, un référentiel qu’il serait temps de mettre à profit et de traduire en intérêts", a-t-il dit.

En vue de concrétiser cet objectif, et conformément aux orientations des chefs d’Etat maghrébins, le secrétariat général de l’Union a lancé une série d’initiatives, dont la création du Forum maghrébin des hommes d’affaires, réuni en 2009 en Algérie en présence de 700 participants, et dont la prochaine rencontre est prévue en mai en Tunisie (plus de 1.000 participants), a rappelé M. Benyahya, notant que ce forum est de nature à consolider la coopération intermaghrébine en matière d’investissement, d’échanges commerciaux et de création de projets mixtes.

Il a, dans ce sens, affirmé que la décision des organisations professionnelles de l’UMA de mettre en place une Union maghrébine des agriculteurs qui a tenu, récemment à Tunis, une réunion très importante, ainsi que la prochaine création de cadres de coopération maghrébine, décidée par les organisations de professions libérales, s’inscrivent dans cette optique.

Le secrétariat général, a ajouté M. Benyahya, a également placé les jeunes au coeur de ses réunions et de celles des commissions, et s’attèlera, en 2010, proclamée année de la jeunesse, à l’examen de plusieurs problématiques relatives aux jeunes, précisant que la prochaine réunion des ministres de l’emploi de l’UMA, prévue en avril prochain à Rabat, consacrera une grande partie de ses travaux à l’examen de la stratégie maghrébine d’emploi des jeunes.

Toutes ces initiatives, a-t-il dit, constituent un bon prélude à l’établissement de partenariats de nature à favoriser l’édification maghrébine dans différents domaines.

D’autre part, M. Benyahya a indiqué que la tenue d’un sommet de l’UMA en marge du Sommet arabe de Tripoli, est "probable", soulignant que la décision revient aux chefs d’Etats maghrébins et au président en exercice de l’Union, le colonel Mouammar Kadhafi.

Les consultations entre les dirigeants maghrébins sont permanentes, par le biais des envoyés et des rencontres en marge des sommets arabes tenus ces dernières années, a-t-il fait savoir.

Les pays maghrébins, a-t-il conclu, sont conscients du danger que représente la politique d’émiettement que pratiquait le colonisateur, et sont donc convaincus que leur intérêt réside dans la relance des structures de l’Union dans différents domaines, et la mise à profit du capital commun en vue de réaliser le développement, la paix, la coopération et la solidarité escomptés, et de mieux se positionner dans un monde dominé par les grands groupements régionaux.

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