Hollande entame une semaine diplomatique tous azimuts après les attentats de Paris

Visites à Washington et Moscou, rencontres avec David Cameron et Angela Merkel à Paris: le président français François Hollande entame lundi un marathon diplomatique pour forger une vaste coalition contre le groupe Etat islamique, après les sanglants attentats de Paris.

Dix jours après les tueries revendiquées par l’EI, les pires de ce type en France (130 morts, quelque 350 blessés), M. Hollande veut convaincre les grandes puissances de s’allier pour "détruire" l’organisation jihadiste. Avec pour objectif la mise sur pied d’une coalition internationale élargie, "unique", contre l’EI en Syrie et en Irak.

Après avoir reçu lundi le Premier ministre britannique David Cameron, il est attendu mardi à Washington par l’Américain Barack Obama et jeudi à Moscou par le Russe Vladimir Poutine. Entre les deux, le président français recevra mercredi la chancelière allemande Angela Merkel.

La Grande-Bretagne a fourni une frégate pour le groupe aéronaval emmené par le porte-avions français Charles de Gaulle, arrivé ce week-end en Méditerranée orientale. Et David Cameron pousse pour une plus grande implication de son pays dans le combat contre les jihadistes en Syrie, ce que lui refuse pour l’instant le Parlement britannique.

Les attentats donnent à la France "une voix plus forte" et "un levier supplémentaire pour dire: voilà ce qu’on demande maintenant sur le terrain", selon une source diplomatique.

Paris s’estime notamment en position de réclamer une implication accrue de son allié américain, jugé trop timoré dans ses frappes en Syrie, selon des sources gouvernementales françaises.

Les Etats-Unis ont effectué de 10 à 15 sorties par jour contre l’EI, comparées aux 250 frappes quotidiennes menées par l’Otan pendant la guerre du Kosovo en 1999, ou aux 110 sorties quotidiennes pendant l’invasion de l’Afghanistan deux ans plus tard, relève l’expert en contre-terrorisme David Kilcullen.

Quant à la visite à Vladimir Poutine, elle vise à "voir réellement où on en est avec les Russes", selon une de ces sources. Si Paris a rejoint Moscou sur l’idée d’une coalition unique après les attentats, la méfiance demeure sur les objectifs en Syrie de la Russie, soupçonnée de continuer à soutenir avant tout le président Bachar al-Assad.

– Le porte-avions français prêt à frapper –

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi, à l’unanimité, une résolution d’inspiration française autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour combattre en Syrie et en Irak le groupe EI.

La France a d’ores et déjà envoyé le porte-avions Charles de Gaulle qui effectuait dimanche d’ultimes exercices d’entraînement en Méditerranée orientale. Avec les 26 chasseurs embarqués à son bord, il sera en mesure "d’agir dès demain" lundi contre l’EI en Syrie et Irak, a souligné le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Ces appareils, grâce à de multiples vols de reconnaissance, vont donner une "capacité supplémentaire de renseignement" à la coalition contre l’EI emmenée par les Etats-Unis, s’est félicité le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, dans le Journal du Dimanche (JDD).

La lutte contre l’EI est "à la fois une guerre de l’ombre et une guerre du champ de bataille", a souligné Jean-Yves Le Drian. Il faut à la fois combattre un "Etat" organisé, installé sur une partie de l’Irak et de la Syrie, et un "mouvement terroriste international qui a pour objectif de frapper le monde occidental".

Deux semaines après les attentats perpétrées dans la capitale française, François Hollande présidera vendredi un hommage national à la mémoire des 130 personnes tuées.

Le chef de l’Etat s’envolera ensuite pour une réunion du Commonwealth à Malte, où il espère convaincre de l’urgence climatique quelques pays récalcitrants, tel le Canada, deux jours avant l’ouverture de la Conférence mondiale des Nations unies sur le climat (COP21), qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre près de Paris.

138 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à l’ouverture de la COP21, un défi en termes de sécurité dans une France en état d’urgence depuis les attentats.

Le président américain Barack Obama a appelé dimanche les dirigeants de tous les pays à participer, comme lui, à cette conférence pour montrer que le monde n’a pas peur des "terroristes".

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