Hollande accepte la démission de Morelle accusé de conflit
François Hollande a accepté vendredi la démission de son proche conseiller accusé de conflit d’intérêts et mis en cause pour son train de vie, une affaire embarrassante pour le président français au moment où il cherche à faire passer la pilule de la rigueur.
Aquilino Morelle, 51 ans, est accusé par le site d’information Mediapart d’avoir mené en 2007 une mission de conseil auprès d’un laboratoire pharmaceutique danois, Lundbeck, payée 12.500 euros, alors qu’il était employé par le service chargé, entre autres, de contrôler ce secteur industriel, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Un cas flagrant de conflit d’intérêt, selon Mediapart, qui évoque aussi le train de vie somptuaire à l’Elysée de l’homme de l’ombre, propriétaire de 30 paires de chaussures de luxe qu’il se fait cirer sous les ors de la République et amateur des grands crus de la cave présidentielle qu’il faisait ouvrir pour de simples réunions de travail.
Aquilino Morelle, enfant d’une famille d’immigrés espagnols, médecin de formation tout en étant passé par la prestigieuse Ecole nationale d’administration avait été la "plume" du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
Il a été aussi l’inspirateur du discours du Bourget de janvier 2012 dans lequel François Hollande, alors candidat à la succession de Nicolas Sarkozy, clamait que son "principal adversaire" était "le monde de la finance" et promettait de ramener l’argent au rang de "serviteur et non d’un maître."