Hollande : »Le terrorisme ne détruira pas la République française »

Deux jours après les attentats terroristes, qui ont endeuillé la capitale française, le président français François Hollande a fait des annonces inédites devant les représentants de la nation réunis en congrès à Versailles, pour le renforcement de la sécurité intérieure et l’éradication du terrorisme.

"Le terrorisme ne détruira pas la République française car c’est la République qui le détruira", c’est en ces termes que le chef de l’Etat s’est adressé aux députés et aux sénateurs, qui seront appelés, mercredi, à voter une loi pour prolonger l’état d’urgence à trois mois.

Décrété dans la nuit de vendredi à samedi, après les attentats de Paris, ce dispositif, qui n’a pas été mis en place depuis la guerre d’Algérie, permet de prendre des mesures exceptionnelles sur l’ensemble du territoire.

Le chef de l’Etat français a fait part de son intention d’investir la République de toute la force nécessaire pour lui permettre d’éradiquer les terroristes.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles

C’est dans ce sens qu’il a demandé aux parlementaires une modification de la Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d’agir, conformément à l’Etat de droit, contre le "terrorisme de guerre". A ses yeux, la guerre déclarée à la France par un adversaire nouveau, appelle "un régime constitutionnel permettant de gérer l’état de crise". La modification de la Loi fondamentale est un exercice très ardu pour le chef de l’Etat français, qui doit soit présenter son texte à un référendum ou obtenir une majorité des 3/5e au Congrès.

Autre annonce du président français, très difficile à mettre en pratique, la possibilité de déchoir de leur nationalité les binationaux en cas de terrorisme. Cette déchéance ne doit "pas avoir pour résultat de rendre quelqu’un apatride", mais "nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité", a-t-il dit. Cette proposition avait été faite après les attentats de janvier dernier.

Le chef de l’Etat français a également demandé qu’il soit possible d’interdire à un binational de revenir en France, s’il représente un risque terroriste, sauf à ce qu’il se soumette à un dispositif de contrôle draconien.

Soulignant que "le pacte de sécurité doit l’emporter sur le pacte de stabilité", il a annoncé la création de milliers de postes dans la police, la gendarmerie et la justice pour faire face à la menace terroriste. Dans le détail, 5.000 postes seront créés dans la police et la gendarmerie dans les deux ans, 2.500 postes dans la justice et 1.000 dans les douanes.

Par ailleurs, le président Hollande a insisté sur l’intensification de la riposte militaire contre le groupe terroriste Etat islamique, qui a revendiqué les attentats de Paris.

"Notre ennemi en Syrie, c’est Daech. Il ne s’agit pas de contenir, mais de détruire cette organisation", a-t-il insisté, notant que la France poursuivra ses frappes en Syrie au cours des semaines à venir.

Plaidant pour la première fois pour une coalition commune avec la Russie, qui est engagée en Syrie aux côtés de l’armée de Bachar El-Assad, le président Hollande a annoncé qu’il allait rencontrer Vladimir Poutine et Barack Obama dans les prochains jours.

"Les actes de guerre de vendredi ont été décidés, planifiés en Syrie. Ils ont été organisés en Belgique et perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises", a-t-il souligné, notant que les terroristes veulent diviser la communauté internationale et empêcher la France d’aller au Proche-Orient combattre le terrorisme.

A cet effet, il a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour adopter une résolution marquant une volonté commune de lutter contre le terrorisme.

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