Hillary Clinton prône l’union sacrée contre Daesh

« Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam. Nous sommes en guerre contre l’extrémisme violent », argue la candidate aux primaires démocrates dans un débat.

Une guerre contre l’État islamique, pas une guerre contre l’islam. Telle est la position d’Hillary Clinton, candidate aux primaires démocrates. Lors du deuxième débat des primaires, elle a déclaré : "Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam. Nous sommes en guerre contre l’extrémisme violent, nous sommes en guerre contre ceux qui utilisent leur religion dans un but de pouvoir et d’oppression." "Nous devons être résolus pour unir le monde et détruire l’idéologie djihadiste radicale qui anime des organisations comme l’EI, un groupe terroriste violent, barbare, sans pitié", a aussi dit Hillary Clinton, première secrétaire d’État de Barack Obama (2009-2013). "Mais cela ne peut pas être un combat américain, bien que le leadership américain soit essentiel". Le débat a été marqué par une minute de silence pour honorer les victimes de Paris en début de la soirée, samedi à Des Moines (Iowa, centre des États-Unis). "Ce soir, alors que la France est en deuil, il en va de même pour l’Amérique, et donc avant que nous commencions (…) nous vous demandons d’observer un moment de silence", a déclaré le présentateur du débat.

Le principal rival de Clinton, le "socialiste démocrate" Bernie Sanders, a répliqué que les États-Unis avaient une part de responsabilité dans la naissance de l’EI, à cause de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Une attaque directe contre Hillary Clinton qui avait voté pour autoriser le président George W. Bush à user de la force contre l’Irak de Saddam Hussein. "L’invasion désastreuse de l’Irak, à laquelle j’étais fermement opposé, a complètement déstabilisé la région et conduit à la montée d’Al-Qaïda et de l’EI", a déclaré Bernie Sanders.

Lien entre terrorisme et changement climatique

Le sénateur Sanders, qui a séduit l’aile gauche du parti démocrate mais reste largement devancé par Hillary Clinton dans les sondages des électeurs démocrates, a estimé que la menace numéro une contre la sécurité nationale des États-Unis restait le réchauffement climatique. "La croissance du terrorisme est directement liée au changement climatique", a-t-il dit. Les trois candidats sur scène se sont redits favorables à l’accueil de réfugiés fuyant le conflit syrien, mais ont insisté sur les précautions à prendre pour empêcher d’éventuelles infiltrations extrémistes. Le thème des réfugiés agite la campagne présidentielle depuis vendredi, plusieurs républicains appelant à l’arrêt des arrivées, qui se font par ailleurs en ce moment au compte-gouttes. Hillary Clinton souhaite que 65 000 réfugiés arrivent aux États-Unis, au lieu des 10 000 annoncés par l’administration Obama, "mais seulement si nous avons un processus de vérification et de contrôle". "Je ne veux d’aucune façon que nous fassions entrer par inadvertance des gens qui veulent nous faire du mal", a pris soin de préciser la démocrate.

Les liens d’Hillary Clinton avec Wall Street ont plus tard provoqué l’échange le plus vif du débat, par ailleurs fort civil. Bernie Sanders a rappelé qu’elle avait reçu dans sa longue carrière politique, et notamment de sénatrice de New York, des millions de dollars de dons de la part de banquiers. "Ne soyons pas naïfs, a-t-il dit. Ils s’attendent à recevoir quelque chose en échange." "Attendez une minute, il a utilisé sa réponse pour porter atteinte à mon intégrité", a répondu Hillary Clinton, qui s’est ensuite défendue maladroitement en citant le 11 Septembre et ses efforts pour aider à la relance du quartier du World Trade Center de Manhattan, où se situe Wall Street. "Wall Street a un énorme pouvoir économique et politique. Leur modèle économique, c’est la cupidité et la fraude", a lâché Bernie Sanders. Malgré cet accrochage et d’autres, le débat ne semblait pas devoir bouleverser la course, Hillary Clinton ayant profité des questions de sécurité nationale pour rappeler sa longue expérience dans les cercles du pouvoir.

Le prochain débat démocrate aura lieu le 19 décembre. Les primaires, elles, commenceront le 1er février 2016.

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