Gambie: des troupes ouest-africaines prêtes à intervenir, ultime médiation de la Mauritanie

Les troupes de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se tenaient prêtes à intervenir en Gambie à partir du Sénégal en cas d’échec des efforts diplomatiques pour convaincre le président Yahya Jammeh de céder le pouvoir à Adama Barrow, qui se prolongeaient jeudi au-delà du terme de son mandat.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé dans la soirée pour une ultime médiation à Banjul, après deux missions infructueuses de dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays), les 13 décembre et 13 janvier, y a rencontré le président sortant et l’opposant historique Ousainou Darboe.

Peu avant minuit GMT, à l’expiration du mandat de M. Jammeh, l’avion du président mauritanien s’est posé à Dakar, pour y rencontrer M. Barrow ainsi que son homologue sénégalais Macky Sall.

MM. Sall et Barrow sont venus l’attendre à l’aéroport pour le rencontrer, a rapporté la radio privée sénégalaise RFM.

Dans l’attente de son investiture, et à la demande de la Cédéao, le président élu est accueilli depuis le 15 janvier à Dakar. Depuis, il n’est pas apparu en public. Son entourage soutient invariablement qu’il prêtera serment jeudi en Gambie comme prévu, sans expliquer dans quelles conditions.

La télévision publique gambienne GRTS a déclaré que le président mauritanien s’était dit encouragé après ses discussions avec M. Jammeh sur les chances de parvenir à une solution pacifique dans l’intérêt de tous.

La Mauritanie, qui n’appartient pas à la Cédéao, s’est dite confiante dans les chances de succès de son plan de sortie de crise. "Notre proposition de solution est indépendante de toutes les autres, nous l’avons minutieusement préparée" depuis décembre, a déclaré à l’AFP à Nouakchott un haut responsable de la diplomatie mauritanienne.

Des troupes ouest-africaines se tenaient prêtes à intervenir en cas d’échec de la négociation, la Cédéao ayant à plusieurs reprises averti qu’elle pourrait recourir à la force en dernier ressort.

Parmi les pays ayant déployé des soldats figurent le Nigeria, poids lourd régional, et le Sénégal, unique voisin terrestre de la Gambie, une ex-colonie britannique de moins de deux millions d’habitants.

"Si la solution politique échoue, nous allons engager" les opérations en Gambie, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée sénégalaise, le colonel Abdou Ndiaye, confirmant des mouvements de soldats sénégalais vers la frontière entre les deux pays.

L’armée de l’air nigériane a annoncé mercredi avoir envoyé 200 hommes et des avions au Sénégal, précisant que ce déploiement était destiné à une éventuelle intervention en Gambie.

Avec AFP

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