François Hollande renonce à la présidentielle de 2017

Le président François Hollande a décidé de renoncer à se présenter à la présidentielle de 2017.

François Hollande a pris la parole lundi soir annoncer en direct sa décision de ne pas se porter candidat à sa propre succession.

"Aujourd’hui je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle, aussi j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle", a-t-il dit à l’Elysée.

Le président de la République a commencé par faire son bilan et a reconnu avoir un seul regret : "C’est d’avoir proposé la déchéance de nationalité. Je pensais qu’elle pouvait nous unir, elle nous a divisé". Hollande rappelle avoir pris "l’engagement" de faire "baisser le chômage". "J’ai fait en sorte d’aider les embauches, les résultat arrivent. Il arrivent tard plus que je ne l’avais prévu et restent encore trop élevés".

François Hollande a ensuite explique que "dans les mois qui viennent", son "seul devoir sera de continuer à diriger le pays".

C’est la première fois qu’un président en exercice de la Ve République renonce à briguer un second mandat.

Président le plus impopulaire de la Ve République, François Hollande était crédité de moins de 10% dans les sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle.

Manuel Valls, qui a assuré à de nombreuses reprises être prêt à affronter la droite à la présidentielle, devrait donc concourir à la primaire de la gauche organisée fin janvier.

Il y affrontera notamment son ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg et son ancien ministre de l’Education nationale Benoît Hamon, expulsés du gouvernement pour avoir contesté la politique et l’autorité de François Hollande.

Cette prise de parole en direct intervient après une semaine de guerre interne et de nombreuses spéculations alors que Manuel Valls n’a pas exclu de se présenter lui aussi à la primaire de la gauche.

Echec patent, selon Fillon

"Ce soir, le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d’aller plus loin. Ce quinquennat s’achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir", a aussitôt commenté le candidat de la droite, François Fillon.

Ces derniers jours, une guerre sourde a opposé François Hollande à son Premier ministre Manuel Valls, coincé entre son devoir de loyauté à l’égard du chef de l’Etat et son ambition présidentielle pour 2017 qu’il ne cache plus.

Le président socialiste n’a jamais bénéficié de bonnes opinions à l’exception d’une courte période après les attentats jihadistes de janvier 2015 contre le magazine satirique Charlie Hebdo, une policière et un supermarché cacher.

Les Français lui reprochent en particulier son orientation pro-entreprises prise il y a deux ans.

L’augmentation sans précédent de la pression fiscale sur les Français et les entreprises, accompagnée d’une baisse des dépenses publiques, a mis secteur par secteur les Français dans la rue, criant à la tromperie à l’égard de celui qui avait promis la rupture avec la présidence de Nicolas Sarkozy favorable aux classes aisées.

La dernière réforme de son mandat, annoncée au printemps dernier, et qui portait sur le code du travail a provoqué de nombreuses manifestations anti-Hollande, parfois violentes, pendant plus de trois mois.

La publication en octobre d’un recueil de confidences de François Hollande à deux journalistes a sidéré ceux qui, contre vents et marées, lui témoignaient encore leur soutien. Dans ce livre, le président, qui se décrit lui-même comme "le spectre de l’Elysée", multiplie les piques sur ses proches.

Son mandat, marqué par plusieurs opérations militaires extérieures (Mali, Centrafrique, Irak, Syrie), fut également celui des pires attentats commis en France depuis la Libération (238 morts): Charlie Hebdo, 13-Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Nice le 14 juillet dernier.

Sept candidats sont à l’heure actuelle officiellement déclarés en vue de la primaire de la gauche : Arnaud Montebourg, Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon, Gérar Filoche, Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy. Ce jeudi, Pierre Larrouturou a également annoncé prendre part au scrutin dans les colonnes du Parisien.

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