François Hollande nie un quelconque « tournant » de sa politique

François Hollande nie un quelconque
François Hollande nie un quelconque "tournant" de sa politique, après la présentation du pacte de compétitivité basé sur le rapport de Louis Gallois, mais il "assume" une "inflexion" sur la TVA, après l’annonce du relèvement des taux intermédiaire et supérieur en 2014.

"Le tournant? Quel tournant?", lance le chef de l’í‰tat dans un entretien à l’hebdomadaire Marianne, qui paraît samedi. "Vérifiez, ajoute-t-il : la remise en ordre des finances publiques, la réindustrialisation du pays, sans parler de la réorientation de l’Europe vers la croissance, tout cela figure dans mes engagements de campagne".

Interrogé sur les hausses prévues de TVA, alors que la gauche avait fustigé la TVA sociale voulue par Nicolas Sarkozy, François Hollande se défend : "Les taux sont très différents. Avec Sarkozy, le taux normal passait de 19,6 à 21,2 %, au lieu de 20% dans notre dispositif. Cela dit, s’il y a sur ce point une inflexion, je l’assume. Le recul accéléré de notre potentiel industriel, la faiblesse de la croissance appelaient des mesures énergiques. Nous les avons prises". "Mais, pour éviter une ponction trop élevée sur le pouvoir d’achat, nous avons reporté à 2014 les conséquences fiscales des mesures prises", souligne-t-il.

La réforme du système bancaire "arrive"

Quand on lui demande pourquoi il a préféré la formule du crédit d’impô t à celle de la fiscalisation des cotisations sociales préconisée dans le rapport Gallois, François Hollande explique que "les syndicats de salariés étaient hostiles à toute modification du mode de financement de la protection sociale".

Le chef de l’í‰tat affirme que la réforme du système bancaire promise pendant sa campagne "arrive". "C’est compliqué à mettre en place, mais on le fera, et rapidement". "Il ne s’agit pas du reste de punir les banques. Il faut reconnaître qu’elles ne spéculent pas contre nous, et qu’elles continuent d’accorder à la France des taux exceptionnellement bas. Nous ne nous heurtons pas pour le moment au ‘mur de l’argent’ comme le cartel des gauches en 1924", précise-t-il.

François Hollande explique qu’il reçoit "beaucoup" de représentants des milieux d’affaires. "Ils me regardent en général comme un adversaire, plus sans doute qu’ils ne le faisaient de François Mitterrand. Et, le plus souvent, leurs premiers mots sont pour me parler de leur situation personnelle (les fameux 75 %), plutô t que de celle de leurs entreprises", ironise-t-il. "Quant à la droite politique, elle ne s’inquiète pas de savoir si je suis un modéré ou un radical: elle me déteste".

"Je suis optimiste"

François Hollande reconnaît que l’année 2013 "sera dure". "Et un retour de la croissance à l’issue de cette année-là serait le bienvenu. Mais je suis optimiste. D’ordinaire, les gouvernements de gauche commencent en fanfare et terminent dans la déconfiture. Voyez le Front populaire. Je voudrais apporter la preuve que le parcours inverse est possible", ajoute-t-il.

Quand on lui demande si les Verts, alliés turbulents de sa majorité, ne vont pas quitter le gouvernement, François Hollande répond: "C’est possible. Je ne le souhaite pas. J’ai été élu avec une marge assez faible, 51,6 %. Il est vrai qu’Obama lui-même… Enfin, nous verrons bien… Dans tous les cas, pas de panique!"

Interrogé sur son style de présidence, François Hollande dit avoir "compris" que les Français voulaient le "voir davantage en première ligne". "J’avais souhaité en arrivant donner à la parole présidentielle un style moins obsédant, moins oppressant. Et, de cela, je crois qu’ils continuent de m’être reconnaissants. En revanche, ils désirent davantage un face-à-face avec leur président. Eh bien, je vais faire ce qu’ils désirent !"

"Les Français sont extrêmement stressés et ils ont besoin d’un interlocuteur direct. Voyez les Italiens: les mesures de rigueur qu’ils subissent sont infiniment plus lourdes que celles auxquelles sont exposés nos compatriotes, toutes catégories confondues; et pourtant, ils ont meilleur moral. En France, il y a une angoisse généralisée à propos de la protection sociale, de l’école. Et pourtant, malgré cela, et peut-être en partie à cause de cela, je suis optimiste sur ce pays, sur ses capacités de rebond, sur sa foi dans l’avenir".

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